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Les US pour des fréquences mondiales pour la 5G et les drones

Alors que l’Europe et l’Asie (la Chine notamment) entendent coopérer pour développer et harmoniser la 5G, les Etats-Unis progressent visiblement de manière autonome sur l’élaboration du cadre technologique et réglementaire du futur réseau mobile. Mais ils semblent aujourd’hui changer de stratégie. A la manière américaine, du moins, c’est-à-dire en invitant le reste du monde à suivre leurs propositions.

Harmoniser les fréquence pour générer des économies d’échelle

Tom Wheeler, le président de la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur local, a annoncé qu’il souhaitait un accord mondial pour affecter du spectre radio supplémentaire dédié à la 5G. « La question majeure est de savoir si les autres pays de la planète s’accorderont autour de ce besoin de fréquences », a-t-il déclaré lors d’une conférence selon des propos rapportés par Reuters, laissant entendre que les États-Unis se chargeront d’affecter les fréquences en question. La FCC entent également dédier une partie des fréquences radio à l’usage civil des drones et propose l’élaboration d’un système mondial de contrôle des vols.

Des fréquences harmonisées à l’échelle mondiale permettraient en effet de générer des économies d’échelle qui seront bénéfiques aux constructeurs. Ces derniers seront en effet plus à même de lancer des investissements dans de nouveaux produits (du smartphone au drone en passant par le robot, maison ou industriel) s’ils ont l’assurance qu’ils pourront les commercialiser partout sur la planète sans avoir à gérer des ajustements techniques propre à chaque marché comme c’est en parti aujourd’hui le cas autour des fréquences de la 4G (à l’image de l’iPhone 5 taillé pour la 4G aux Etats-Unis mais pas pour l’Europe).

Conférence mondiale des télécoms

Les propos de Tom Wheeler interviennent alors que la conférence mondiale des radiocommunications (WCR) de l’Union Internationale des Télécoms (UIT) a commencé lundi 2 novembre à Genève. Cette réunion organisée par l’organe des Nations Unies se tient tous les 4 ans et vise à encadrer l’usage des fréquences radio dans le monde à travers le « Règlement des radiocommunications » ayant valeur de traité.

Selon l’ambassadeur Decker Anstrom, représentant les Etats-Unis à la conférence mondiale qui se tiendra jusqu’au 27 novembre, la question de l’ajout de nouvelles fréquences pour la 5G divise les nations en présence. Et l’attribution de spectre aux drones civils fait débat. Tous les pays n’étant pas aussi avancés que l’Occident, et particulièrement les États-Unis, en la matière. Selon ces derniers, le marché des drones pourrait générer 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur le seul territoire nord-américain au cours de la prochaine décennie. Les drones civils sont utilisés dans de nombreux secteurs professionnels, de la surveillance de site à la gestion d’inventaire en passant par la mesure de capacité réseau ou directement comme relais de communication.

La GSMA veut 800 MHz supplémentaires

De son côté, la GSMA a profité de la WRC-15 pour inviter les gouvernements des différents pays à allouer plus de spectre hertzien pour répondre aux besoins sans cesse grandissant des usages mobiles. « Il est temps d’agir, a déclaré Alex Sinclair, directeur général de l’association qui défend les intérêts de l’industrie mobile. Comme les déploiement du réseau peut nécessiter jusqu’à 10 ans à partir de l’identification internationale du spectre, les décisions prises lors de la WRC-15 permettra de déterminer la disponibilité de services abordables, ubiquitaires, à très haut débit mobile pour les années à venir. »

Selon la GSMA, l’industrie a besoin de 600 à 800 MHz de largeur de bande supplémentaire d’ici 2020. Lesquels pourraient être piochés dans la bande des 700 MHz, qui semble faire l’unanimité à l’échelle mondiale (notamment en Europe où les déploiements de licence ont commencé). D’autres consensus se tiennent également autour d’une partie des bandes 1427 MHz (bande L) et 3400 MHz (bande C). Néanmoins, la GSMA en appelle aussi à poursuivre l’allocation de spectre des fréquences inférieures à 700 MHz, aujourd’hui généralement attribué au besoin de la radiodiffusion. Sera-t-elle entendue ?


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crédit photo © Kirill Wright – shutterstock

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