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5G : les petites cellules sont sans danger pour la santé, assure l’ANFR

En début d’année, l’ANFR (Agence nationale des fréquences) initiait une série d’expérimentations grandeur nature sur les petites antennes mobiles publiques. Cinq « small cells » 4G dans la bande des 2600 MHz opérées par Orange, et intégrées dans du mobilier urbain, ont été déployées dans un quartier d’Annecy, entre le 11 janvier et le 13 février 2017. Objectif : mesurer l’efficacité des antennes sous l’angle de la qualité du service mobile et vérifier l’incidence des émissions électromagnétiques sur la santé des passants à proximité afin de définir les modalités futures de leur déploiement.

L’ANFR vient de rendre public son rapport. L’Agence rappelle que les antennes utilisées dans l’expérimentation sont de moyenne portée (couverture de quelques dizaines à quelques centaines de mètres) avec une puissance mawimale de 4 W (contre 80 W pour les macro cells qui peuvent porter sur plusieurs kilomètres). Les mesures ont été faites alternativement lorsque les antennes étaient en services et lorsqu’elles étaient éteintes à partir de terminaux mobiles « trace » qui permettent de relever les coordonnées géographique des points de relève, la puissance émise par le mobile, celle reçue et les débits constatés. Sur ce dernier point, des fichiers de 100 Mo étaient notamment envoyés vers le réseau.

Premier constat : l’utilisation des petites antennes multiplient jusqu’à 5 fois les débits en « upload » par rapport aux antennes aujourd’hui installées sur des points hauts. Avec des pics de transferts à 40 Mbit/s pour une moyenne de 30 Mbit/s. Le débit en téléchargement peut, lui, être amélioré dans un facteur de 6. Mais l’ANFR ne précise pas les débits effectivement obtenus dans son rapport public. Sans justifier cette absence.

Réduction à l’exposition aux ondes

Deuxième constat, les puissances d’émissions du mobile (le taux des champs électromagnétiques émis par le téléphone et absorbés par le corps des utilisateurs) sont « fortement atténuées » par rapport aux mesures du réseau longue portée. D’un facteur de 2 à 5 en moyenne selon la configuration, assure l’ANFR qui, là aussi, reste avare en chiffres. Une réduction à l’exposition des ondes qui, en conséquence, devrait améliorer l’autonomie du mobile (qui « &force#160;» donc moins sur son antenne pour capter le signal).

Restait enfin, à mesurer le taux d’exposition des individus aux champs magnétiques émis par les antennes. Autrement dit, les champs électromagnétiques que subissent indifféremment les utilisateurs de smartphones comme ceux qui en sont dépourvus comme les enfants (y compris les bébés en gestation) ou les animaux. Sur ce point, malgré la proximité des antennes, l’ANFR assure qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir. Du moins, pas plus qu’aujourd’hui. « Le niveau moyen d’exposition du public aux ondes avec le réseau des petites antennes reste comparable à celui mesuré en leur absence », assure l’agence qui appuie ses tests sur le protocole maison DR15-3.1. Il faut donc la croire sur parole.

Et, pour le coup, le rapport se montre généreux en chiffre en étayant chacune des mesures effectuées géographiquement. Globalement, dans un rayon de 100 mètres autour des petites antennes actives, le niveau d’exposition varie entre 0,2 V/m et 0,3 V/m. Contre 0,1 V/m à 0,2 V/m quand elles sont éteintes. Rappelons que la limite réglementaire pour une antenne 3G est de… 61 V/m. Mais dans les faits, 80% des mesures de l’ANFR sont heureusement inférieures à 2 V/m. Ce qui reste le cas quand la mesure est effectuée à moins de 2 mètres des antennes de rue. Le niveau d’exposition y reste inférieur à 1 V/m, assure le gendarme des fréquences en France.

Silence radio sur les champs émis à quelques centimètres

En revanche, silence radio sur les ondes encaissées à moins de 2 mètres, ce qui n’a rien de surréaliste alors que les éléments radio s’intègrent dans du mobilier urbain comme des abris-bus ou des panneaux d’affichage publicitaire, notamment. Autrement dit, des équipements devant lesquels les passants peuvent se tenir à quelques centimètres plusieurs minutes d’affilé.

Rappelons que les petites antennes visent à compléter les antennes macro afin de densifier le réseau pour répondre à la croissance exponentielle de la consommation des données mobiles dans les zones urbaines fortement fréquentées. Laquelle est estimée à 60% de hausse par an sur le territoire. L’association des petites cellules aux antennes macro préfigure également l’architecture du réseau de demain, celui de la 5G particulièrement dont les très hautes fréquences hertziennes nécessiteront de se rapprocher au plus prêt de l’utilisateur pour des questions de persistance du signal et de vitesse de transmission des données.

L’Agence des fréquences va néanmoins poursuivre ses études. Des expérimentations similaires vont être menées dans d’autres villes avec Bouygues Telecom et SFR. Autant de mesures qui permettront à l’ANFR de tirer un bilan global de l’usage des petites antennes. Mais, de toute évidence, aucun obstacle ne semble aujourd’hui freiner le déploiement du futur modèle de réseau mobile.


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