Alors que les chiffres du chômage des informaticiens sont au plus haut en France depuis 2005, un nouveau rapport signé du cabinet de conseil américain The Hackett Group pointe la pression que mettent les externalisations et l’automatisation des processus sur l’emploi IT dans les pays développés. Cette étude chiffre à 770 000 le nombre d’emplois IT qui ont été et seront détruits en Europe entre 2002 et 2017. Avec 83 000 destructions d’emploi pour la seule année 2013.
Plus précisément, ces destructions d’emploi concernent les directions informatiques des entreprises européennes dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard de dollars. En 2002, ces services employaient 1,6 million de personnes en cumulé. 15 ans plus tard, The Hackett Group calcule que les effectifs auront fondu à environ 830 000 personnes.
Le cabinet de conseil estime que cet impressionnant recul résulte de l’offshore (délocalisation des tâches IT dans les pays à bas coût), des progrès technologiques et de l’atonie de l’économie. Le cabinet met notamment en avant le poids des centres de services partagés, des implantations réalisées par les multinationales dans les pays à bas coût afin de centraliser leurs opérations IT, mais aussi financières ou RH. D’après The Hackett Group, qui conseille les grandes entreprises dans ce type d’opérations, la mise en place de ces centres de service offshore se traduit par une économie moyenne de 20 % la première année, puis de 6 % les années suivantes.
Pour The Hackett Group, la fonte des effectifs dans les DSI pourrait même s’aggraver dans les 4 ans qui viennent, le cabinet ayant fondé ses prévisions sur un rythme modeste de création d’emplois. « Comme le FMI et d’autres prévoient désormais une croissance mondiale en berne et que plus de la moitié des pays européens sont repassés en récession au début de 2013, même les hypothèses modestes de création d’emplois du modèle Hackett pourraient bien se révéler trop optimistes », écrit le rapport.
En incluant les États-Unis, le rapport chiffre à 1,5 million le nombre d’emplois détruits dans les grandes DSI en 15 ans.
Si le phénomène de l’offshore a profondément impacté les services informatiques en Grande-Bretagne (où le recours à l’Inde remonte aux années 90) et aux États-Unis, son poids reste plus modeste en France. Sur l’année 2012, Syntec Informatique, la chambre patronale des SSII et éditeurs, chiffre à 7 % la part des services informatiques réalisés depuis des pays à bas coût (soit 2,12 milliards d’euros, en croissance de 15 % environ par rapport à 2011).
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