AT&T envisage de filtrer le P2P illégal
Publié par Arnaud Dimberton le - mis à jour à
Et ce, à ses risques et périls.
Le FAI américain étudie la possibilité de filtrer l'accès aux logiciels de P2P permettant aux internautes de s'échanger des contenus piratés ou non. D'après un porte-parole du groupe, il s'agit de la façon la plus optimale pour freiner le piratage.
Jusqu'à présent, les fournisseurs d'accès à Internet américains se cachaient derrière leur statut pour ne pas être jugés responsables du piratage. En Grande-Bretagne et aux USA, les FAI ont simplement l'obligation de retirer ces contenus de la Toile.
Mais AT&T fait figure d'exception, le géant américain commence à se pencher sur cet usage de la bande passante et envisage de bloquer certains logiciels de P2P, ainsi que l'accès aux sites de contenus pirates.
L'un des avocats de la compagnie, Maître James Cicconi, a confirmé lors d'une conférence qui s'est déroulé au CES 2008 de Las Vegas, les intentions de son employeur.
« Nous sommes intéressés par une technologie réseau qui permette de » contrôle l'accès à certains sites Internet » a déclaré Cicconi, à un confrère du New York Times.
« Nous n'en sommes pas encore à l'intégration de cette technologie. Mais nous pensons que la solution pour lutter contre le piratage passe par une implication plus forte des FAI. Nous travaillons notamment avec NBC Universal, afin de trouver la meilleure technologie possible. »
La proposition d'AT&T représente une importante transformation dans la façon de fonctionner des FAI.
Ces derniers vont devoir filtrer et examiner les informations qui transitent sur leurs réseaux. Une tache qui soulève de nouvelles questions, en particulier en ce qui concerne le respect de la vie privée et de l'anonymat sur le Net. D'ailleurs, des associations et des militants s'opposent vigoureusement à ce projet.
Cicconi a déclaré : « pour l'instant nous sommes incapables d'arrêter le piratage. Et cela n'est pas un secret. Nous étudions donc de nouvelles pistes. »
Attention tout de même, car le FAI a trop vouloir jouer à la police risque de se brûler les ailes. Il pourrait bien voir ses clients se révolter et passer à la concurrence.
Rappelons qu'en 2007 Comcast qui a instauré le filtre des solutions de P2P sans prévenir a été vivement critiqué par les associations et ses usagers. Comme quoi, pour l'instant, l'Internet américain est toujours démocratique.
En France, à travers la mission Oliviennes, les FAI, qui refusaient jusqu'à aujourd'hui de fliquer leurs abonnés ont du accepter la mise en place d'une phase de test de filtrage des réseaux de 24 mois qui pourrait déboucher sur une adoption si les résultats sont jugés satisfaisants. Ils se sont ainsi engagée à « collaborer avec les ayants droit sur les modalités d'expérimentation des technologies de filtrage des réseaux disponibles, et les déployer si les résultats s'avèrent probants, et la généralisation techniquement et financièrement réaliste ».
Filtrage et flicage avancent à grands pas.