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Appels fixe vers mobile: l'étau se resserre sur les opérateurs

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Le Conseil de la concurrence devrait prononcer une condamnation de principe tandis que le minsitre de l'Industrie « invite » les opérateurs à baisser leurs tarifs. Vite

Les opérateurs de téléphonie mobile sont une fois de plus isolés. Après l'épisode du prix des SMS, ils ont été contraints de baisser le prix unitaire hors forfait des mini-messages, les industriels du secteur doivent maintenant gérer une fronde grandissante à propos des tarifs des appels d'un téléphone fixe vers un mobile.

Depuis plusieurs semaines, les voix réclamant des baisses de prix se multiplient (cf. nos articles). Ce 11 octobre, deux acteurs de poids entrent dans la danse. Patrick Devedjian, le ministre de l'Industrie, qui s'est déjà illustré lors du dossier des SMS, se prononce dans un entretien publié lundi par « Le Parisien » pour une baisse « très importante » du prix des appels fixes vers les mobiles et demande aux opérateurs de revoir leurs tarifs. « Actuellement, chaque client qui appelle un mobile depuis un poste fixe paie 15 centimes d'euros la minute. Or cette minute d'interconnexion ne coûte en réalité qu'entre 6 et 8 centimes d'euro », relève-t-il, notant que ce surcoût, instauré pour subventionner le développement du réseau mobile, « n'a plus aucune justification ». Il rejoint ainsi la position de l'association de consommateurs UFC Que Choisir? Pour Patrick Devedjian, « ce sont les grand-mères qui n'ont pas de portable qui paient la facture quand elles appellent depuis leur poste fixe leurs petits-enfants sur leurs mobiles ». Dénonçant la surtaxation des utilisateurs n'ayant que le fixe (36% de la population française), qui représente selon lui environ 800 millions d'euros, le ministre « souhaite que, dans un délai maximum d'un an, les prix des appels fixes vers les mobiles baissent de manière très importante et se rapprochent des coûts ». De son côté, le Conseil de la concurrence devrait prononcer le 15 octobre une condamnation de principe contre les opérateurs à propos de ces tarifs, selon une information de la Lettre des télécommunications. Cette condamnation fait état de sept griefs et devrait inciter l'ART, le régulateur des télécoms, à accélérer le mouvement de baisse de prix. L'Autorité de régulation des télécoms s'est fixé pour objectif de faire baisser les prix de ces communications de moitié en trois ans (après une première baisse de 40% de 2002 à 2004). Mais les opérateurs freinent des quatre fers pour repousser ou minimiser cette baisse de prix (cf. notre article). Pire, selon l'UFC Que Choisir, les industriels de la téléphonie vont plus loin. L'UFC dénonce clairement la situation dans un communiqué: « La pression exercée par les opérateurs mobiles sur l'ART, qui vise à empêcher une baisse de prix des appels « fixe vers mobiles », est inacceptable ». Face à un étau qui se ressèrre, les opérateurs devront finalement réviser leur position.

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