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Arnaud Montebourg veut marier Bouygues Telecom à un concurrent

Face aux difficultés que rencontre Bouygues Telecom, Arnaud Montebourg invite Martin Bouygues à réfléchir à une fusion avec un concurrent. Free ou Orange ?

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Arnaud Montebourg veut marier Bouygues Telecom à un concurrent

Alors qu'Arnaud Montebourg avait ouvertement soutenu la candidature de Bouygues dans le cadre du rachat de SFR (finalement remporté par Numericable), le ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique a fait part de son inquiétude sur le secteur des télécoms en France suite à la crainte d'un nouveau plan social massif chez Bouygues Telecom. « Il est assez incroyable que dans un secteur en croissance nous ayons des plans sociaux. Nous sommes maintenus à quatre opérateurs qui se font une concurrence de plus en plus dure au détriment de l'emploi », a déclaré le ministre lundi 12 mai en marge d'un déplacement, selon des propos repris par LeMonde.fr.

Le tsunami qui menace plus de 20% des 9000 salariés du troisième opérateur mobile et fait suite à un précédent plan de 540 départs en 2012 interroge sur l'avenir de l'entreprise. Bouygues Telecom s'inscrit en effet comme l'opérateur le plus affecté du marché par l'arrivée de Free dans le mobile en 2012 et ses multiples offres concurrentielles (Bouygues Telecom a notamment été le premier à lancer une offre low cost) ont provoqué la chute des marges sans générer une hausse du volume de clientèle. Au contraire, en 2013, l'opérateur a perdu plus de 100?000 clients mobiles. Et si la conquête du marché fixe se poursuit, elle est loin, avec 2 millions de box, d'égaler celle de ses concurrents. Il restera à vérifier l'impact de l'offre triple play à 20 euros sur les résultats (que le groupe présentera jeudi prochain).

Un opérateur sans réseau fixe

Dans tous les cas, Bouygues Telecom ne rapporte quasiment plus d'argent à la maison mère alors que l'opérateur lancé en 2006 générait 450 millions d'euros par an de dividendes en moyenne. Et si l'opérateur dispose (pour le moment) du plus large réseau 4G (grâce au refarming de la 2G), l'opérateur ne possède pas sa propre infrastructure fixe et dépend de ses partenaires (Numericable notamment pour le très haut débit, et Orange pour l'accès ADSL). S'il a passé des accords de mutualisation pour le déploiement de la fibre (et du mobile), Bouygues Telecom n'a probablement pas les moyens d'investir dans la construction de son propre réseau, source d'indépendance de nature à restaurer les marges dont le futur ensemble SFR-Numericable entend bien profiter.

A moins que les bénéfices de la vente des parts détenues par Bouygues dans Alstom ne soient pour partie consacrées à la reconstruction d'un opérateur en déperdition. Tout dépendra donc de la stratégie de Martin Bouygues et sa volonté de rester dans le secteur des télécoms. Une vision en laquelle ne croit guère Arnaud Montebourg qui invite ouvertement le dirigeant à se tourner vers un autre opérateur pour limiter la casse. « Le gouvernement se bat depuis deux ans pour obtenir la consolidation du secteur et le renforcement des entreprises. Il est parfaitement possible aujourd'hui à deux opérateurs de fusionner et M. Bouygues est parfaitement en mesure d'imaginer des solutions avec d'autres que SFR. Je l'y invite, il le sait, je le lui ai dit », a déclaré le ministre, toujours selon le quotidien du soir.

Free ou Orange ?

Si Arnaud Montebourg n'a pas évoqué de nom, on pense immédiatement à Free. L'acquisition de Bouygues Telecom permettrait au quatrième opérateur mobile d'atteindre une taille critique en matière d'abonnés pour rentabiliser ses investissements tout en récupérant un réseau 3G et 4G, et les licences liées, qui lui permettront de répondre à ses obligations de déploiements. Mais Iliad, la maison mère de Free, n'a probablement pas l'intention de mettre le prix aujourd'hui réclamé par Bouygues (lire Après la fusion SFR-Numericable : Bouygues Télécom se cherche un avenir). Une autre option pourrait se présenter?: celle d'un rapprochement avec Orange. Mais elle pose de nombreuses questions en regard de la situation concurrentielle du marché et de la sortie de l'accord de mutualisation des réseaux mobiles que Bouygues Telecom a signé avec SFR en début d'année.

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