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Audits de licences : pas plus nombreux, mais plus agressifs

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Les grandes entreprises sont confrontées depuis quelques années à un renforcement des audits de licences par les éditeurs de logiciels. S'agit-il d'une situation classique et normale en matière d'audits, ou bien assistons-nous au développement et à l'instauration de nouvelles pratiques de la part des fournisseurs ? Le Cigref, réseau de 139 grandes entreprises françaises, répond.

Si depuis plusieurs années, on observe une tendance haussière des audits de licences pour certains gros éditeurs, il apparaît également qu'une tendance baissière se dessine pour d'autres, et ce, de manière équilibrée. Plus marquante est l'offensive de « petits » éditeurs depuis 2011. Il semble donc assez difficile de conclure simplement à une augmentation marquée du nombre d'audits depuis plusieurs années : l'évolution du nombre d'audits est à nuancer en fonction de l'éditeur.

Nous constatons également que dans la grande majorité des cas, quel que soit l'éditeur, les audits se concluent soit par une déclaration de conformité, soit par une négociation pour acquisition de licences supplémentaires pour régularisation ou pour lancement de nouveaux projets. Mais il est vrai que, dans quelques rares cas, certains clients se trouvent en situation de blocage, laquelle se traduit par de la médiation, voire parfois par un contentieux avec l'éditeur (extrêmement rare).

Et, si globalement les audits sont vécus par les entreprises utilisatrices comme légitimes de la part des éditeurs, cette pratique est souvent ressentie comme agressive, voire comme un prélude lié à une démarche commerciale. A nos yeux, le développement des audits de licences depuis 2009 tend ainsi à compenser les baisses de revenus de certains éditeurs de logiciels liées à la crise de 2008. Mais il est aussi lié au développement du Cloud Computing, qui a bouleversé les modèles économiques des éditeurs et qui ont trouvé dans les audits un relais de croissance complémentaire. Par ailleurs, les audits de licences semblent déclenchés en fonction du volume et du chiffre d'affaires réalisé avec les clients, la non reconduction de contrat (ou le changement de type de contrat) et / ou le décommissionnement du support semblant entraîner systématiquement un contrôle de la part de l'éditeur.

Une occasion de regagner en autonomie

Face à la complexité croissante des contrats et à des pratiques agressives - parfois belliqueuses - de la part des éditeurs, les entreprises s'organisent.

Les contrats se complexifient, l'ingénierie que les éditeurs y mettent est très lourde et les audits de licences consomment de plus en plus de ressources chez les clients (humaines, financières, temporelles). Dans ce contexte, notons que le Software Asset Management est devenu une pratique nécessaire au sein de l'entreprise étendue, qui voit se développer un parc de licences et de postes de travail de plus en plus hétérogène et complexe à gérer. S'organiser et s'outiller pour contrôler les engagements pris, éviter les pénalités et la fraude, réduire les coûts, rationaliser les dépenses et optimiser les négociations avec les éditeurs devient incontournable.

En complément à cette pratique, nous invitons les entreprises à suivre l'évolution du marché du logiciel, avec l'émergence en France du marché secondaire. Organisé autour de différents acteurs, du SAM à la maintenance, ce marché apparaît comme un théâtre dans lequel les entreprises peuvent regagner de l'autonomie et rééquilibrer les relations avec leurs fournisseurs.

Par Sophie Bouteiller, directrice de mission au Cigref

Pour aller plus loin : lire le livre blanc Cigref-Softcorner, « Marché secondaire des logiciels : risques et opportunités pour les grandes entreprises »

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