Cable & Wireless vise VPN-IP international et dégroupage
Publié par Pierre Mangin le - mis à jour à
Le concurrent de BT est sorti de sa torpeur, après trois ans de traversée du désert. Ses ambitions se sont notamment repositionnées sur la migration des réseaux Frame Relay/ATM vers les VPN-IP à l'international
Retour de cure d'amaigrissement. L'opérateur international, fondé il y a 130 ans aux plus belles heures de l'empire britannique (Hong Kong), a recouvré la santé. Le groupe a tenu ce 7 juin a démontré à la presse que le pire était bien derrière lui, après trois années « horribilis ».
Les indices de rétablissement ne manquent pas: des dividendes, un peu plus que symboliques, seront versés aux actionnaires (3,15 pence, « recommandé ») grâce à un bénéfice net avant impôt de 317 millions de livres Sterling (au 31 mars, contre 79 millions en 2003) - et cela malgré un tassement du chiffre d'affaires à 3,38 milliards contre 3,67 milliards de livres, l'an passé. Ces chiffres sont reconstitués à périmètre constant. Car diverses provisions après consolidation « groupe » (Etats-Unis et TeleYemen) font encore apparaître une perte de -237 millions (minime, comparée au gouffre de 6,5 milliards à fin mars 2003). Autre indice perçu en France: la reprise de la participation de Vivendi Universal dans Monaco Télécom (cf. nos informations). L'objectif stratégique de ce rachat, peu lisible, serait de profiter de cette plate-forme sur le riche rocher pour ouvrir des marchés vers le bassin méditerranéen. Riche? L'Arpu du consommateur monégasque de mobiles (facture moyenne) serait le triple de celle du citoyen français: 120 euros/mois. Cette prise de contrôle, à hauteur de 55%, a coûté 162 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 172 millions. Monaco Télécom sera consolidé avec les activités Caraïbes et Bermudes, etc. Car Cable & Wireless a reconstruit sur les fondations: un réseau international dont l'opérateur a la maîtrise, ne serait-ce que via son réseau de câbles sous-marins. En Europe, le groupe utilise des liaisons internationales sur fibre optique, dont une bonne partie en technologie multiplexée (DWDM). Ce qui explique la capacité de C&W à offrir essentiellement des services à l'international. Les bureaux et points d'accès en France ont dû être vendus à Tiscali au début 2003, ainsi qu'une bonne partie du portefeuille. Mais la filiale française, très amaigrie, s'est reconstituée. Elle se concentre sur 300 clients (contre 14.000 il y a 18 mois!). La cible: opérateurs et grands comptes multinationaux Le profil type du client est une société grande ou moyenne ayant une forte implantation internationale. Les services réseaux sont « opérés » dans une perspective, le plus souvent, de migration vers des solutions de réseaux privés virtuels IP (ou VPN-IP) utilisant notamment le protocole MPLS. Cet été, Cable & Wireless France va proposer une offre globalisée de migration de réseaux Frame relay / ATM vers ces nouvelles solutions IP. Parmi ses références, le groupe compte Cisco System. Et C&W n'oublie pas le créneau de la sécurité (accord avec MessageLabs, l'éditeur d'anti-spam, anti-virus) mais veut redévelopper des services originaux comme le « roaming Internet » (en utilisant, entre autres, les coûteuses fonctionnalités du protocole MPLS). Au Royaume-Uni, suite au rachat de Bulldog, un « dégroupeur » de boucle locale, qui a coûté 18 millions de livres, C&W va disposer de 160 points de dégroupage pour ADSL à fin 2004. Mais le service aux opérateurs (70% des revenus actuellement) reste l'axe stratégique. Outre les VPN-IP, le groupe se positionne, principalement, à la convergence des réseaux mobiles 3G et GSM data (GPRS/ UMTS).