Censure : la chine joue la carte du 'hoax'
Publié par Arnaud Dimberton le - mis à jour à
Selon le quotidien The Australian IT, un journaliste chinois, dont le blog a été temporairement fermé, aurait en fait voulu 'tester les médias occidentaux'. Ce n'est pas de la censure mais un canular, tente-t-il de faire croire
Wang Xiaofeng, dont le blog est connu sous le nom de « Crème de Massage » a répété à la presse qu'il ne souhaitait pas parler de l'incident dont les médias du monde entier se sont fait l'écho : la fermeture de son site par le gouvernement. En effet, un jour après cette soudaine fermeture, le site était rouvert, et des rumeurs ont circulé sur la véracité de la censure dont aurait été victime Xiaofeng ainsi qu'un autre blogueur de l'empire du Milieu. D'ailleurs, quelques jours plus tard, les médias officiels chinois et les portails Internet ont utilisé le terme de « hoax » pour décrire l'incident, et ils ont également vivement critiqué les médias occidentaux pour avoir présenté la Chine sous un faux visage. Contacté par le journal australien, Wang Xiaofeng a refusé de répondre, tant aux questions à propos du qualificatif de Hoax qu'à celles concernant d'éventuelles pressions gouvernementales. « Je n'ai vraiment pas envie d'en parler. Comment je l'explique? Avec ce qui s'est passé lors d'un premier incident, je n'ai pas envie que les médias occidentaux déforment encore mes propos, » a-t-il déclaré. L'incident en question, évoqué par Wang Xiaofeng, est la fermeture des sites « Cream Massage » et « Milk Pig ». A l'époque des faits, Mr Wang rappelle qu'il avait mis en place une bannière indiquant : « Pour des raisons inconnues, ce blog est temporairement obligé de fermer. » Les agences de presses de l'ouest qui ont évoqué l'événement, citaient pourtant des commentaires d'un troisième blogueur Michael Anti, dont le propre weblog a été fermé par les autorités au mois de décembre et qui dans ses commentaires faisait un lien direct avec l'intrusion du gouvernement chinois dans les médias. Le département de la communication du gouvernement chinois a même cité Wang Xiaofeng, qui aurait déclaré en interne qu'il s'agissait d'une plaisanterie pour tester les médias occidentaux. Le très officiel journal en langue anglaise China Daily cite également Wang Xiaofeng qui aurait déclaré le 14 mars : « nous avons essayé cette farce pour voir la réaction des médias de l'ouest. Et ce qui s'est passé est exactement ce à quoi nous nous attendions »? de quoi rester pantois. Seulement il semble que le costume de héros national taillé par le gouvernement soit un peu grand pour les frêles épaules de notre internaute. Véritablement déifié sur certains forums et critiqué sur d'autres Xiafeng explique qu'il ne regrette pas l'incident et qu'il ne s'est jamais considéré comme un héros. Bien entendu cette histoire laisse perplexe et l'on se demande légitimement si le gouvernement chinois n'essaye pas de se racheter aux yeux du monde. Bien entendu, Mr Wang n'a pas expliqué s'il était victime de pressions du gouvernement, le risque est trop grand, il a juste indiqué au journal australien : « quand le temps sera venu je parlerai », une phrase qui sonne comme un aveu d'impuissance.