Cloud computing: BT attaque le marché français en ouvrant son premier «Virtual Data Center» local
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
BT débarquera fin novembre avec une offre de data center virtualisé installé en France. Une proximité visant à répondre aux problèmes légaux et aux besoins techniques des clients.
BT étend son offre de data center en France. Fin novembre, l'opérateur britannique lancera son offre Virtual Data Center (VDC) hébergée localement, dans l'un des deux centres de données parisiens détenue par l'entreprise. « L'offre VDC existe depuis mars 2010 pour le marché britannique et depuis juillet pour le marché français mais sur la plate-forme anglaise, précise Bruno Fleisch, responsable produits IT services chez BT France. Nous proposons aujourd'hui l'infrastructure VDC sur le territoire français. »
Une proximité qui se justifie notamment pour des raisons techniques d'optimisation des communications (notamment en termes de latence) mais aussi légales. Même si une certaine unité existe en Europe en matière d'obligations légales pour les entreprises, quelques différences subsistent par rapport aux lois sur la protection de l'information et le secret bancaire. L'offre locale de BT aura donc toutes les chances d'intéresser les institutions financières (autre grand marché de l'opérateur) en plus des grands comptes et administrations publiques qui, pour des raisons propres, préfèrent disposer d'une infrastructure de proximité avec le support et l'assistance qui l'accompagne. De quoi rassurer effectivement.
La résilience mise en avant
Réseau, sécurité, infogérance, stockage/sauvegarde, machine virtuelle. Toutes les couches de services seront proposées et accessibles via Internet ou en mode privé (MPLS) depuis un portail dédié. « L'interface pourra être utilisée par le clients ou par les équipes techniques de BT », précise Bruno Fleisch. En outre, BT assure un service de résilience avec d'autres centres de données des pays voisins. Fin 2010, l'Espagne et l'Italie seront équipés en parallèle de la France. Soit un total de quatre VDC en Europe qui devrait s'élargir aux Etats-Unis et en Asie en 2011.
C'est d'ailleurs cette résilience à l'internationale que met en avant le fournisseur par rapport à ses concurrents, notamment Orange Business Services en France (qui, néanmoins, multiplie les partenariats pour attaquer le marché). Et, bien sûr, l'association avec son métier historique de fournisseur de réseau avec offre de cloud privé et semi privé qui vient se détacher de la stratégie des cloud publics telle que la conçoivent Google ou Amazon. Rappelons que BT est présent dans 170 pays sur la planète.
Une approche hybride du cloud
L'offre de centre de données virtualisé s'inscrit en complément des services traditionnels de BT et non comme un changement de stratégie. « Nous ne voulons pas devenir un 'pur player' cloud mais proposons une approche hybride avec une partie d'infrastructure IT hébergée chez le client et infogéré par nos soins, explique le responsable.VDC est un moyen d'offrir de l'élasticité, du 'on demand' et de l'opex aux entreprises. L'idée est d'avoir les deux leviers à travers lesquels BT assure le service de bout en bout. »
Commercialement, BT proposera une offre simple et claire par service ou selon la bande passante utilisée. A titre d'exemple, la facturation d'une machine virtuelle démarre à 180 euros par mois pour des contrats de 3 mois, un an ou 3 ans, révisables à tout moment. En matière de provisionnement, l'opérateur s'engage à délivrer de l'infrastructure dans des délais courts, 4 heures pour une nouvelle machine virtuelle par exemple, avec facturation possible au jour le jour. De quoi répondre aux pics de trafic ou ressources ponctuels courts.
Enfin, BT entend se différencier techniquement en proposant de la puissance CPU dédiée pour chaque client. « Nous apportons la garantie que la machine virtuelle du client s'exécute sur une lame [serveur blade, NDLR] dédiée par client, assure Bruno Fleisch. Cela rassure le client sur les problèmes d'étanchéité et de performances et cela nous laisse la possibilité de voir le niveau de contention avec le client, comme un curseur à manier avec le client selon ses besoins. » Une approche somme toute pragmatique du service en nuage.