Comment doper les flux HTTP? La réponse d'un 'optimiseur'
Publié par Pierre Mangin le - mis à jour à
Plus Internet avance, plus ça « trafique » mal! -entend-on souvent. ActivNetworks, ex BostWorks, s'est fait une spécialité de la course aux paquets IP. Et -cocorico- les gains sont là: facteur 3 à 10!
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Quand on a lancé les serveurs IP à haut débit, tout le monde ne jurait que par le « tout ATM » (Asynchronous transfer mode). Depuis 10 ans, on s'est tous convaincus, à tort, que nous aurions de la bande passante illimitée« , commence Serge Cuesta, président refondateur d'ActivNetworks. C'est vrai: on a construit ces fameuses « autoroutes de l'information ». Mais le constat est là: c'est aux péages, ou aux interconnexions, que se posent les problèmes d'engorgement! « Le moindre incident, la moindre congestion un peu forte, et c'est la collision en chaine, le carambolage ou accidents en cascade« . Cette analogie peut se prolonger quand on songe aux remèdes possibles. Serge Cuesta explique : « Certains ont imaginé qu'on mettrait moins de personnes dans des voitures plus petites ou l'inverse le maximum de personnes dans de plus grandes voitures, et que cela accélèrerait le débit. Eh bien non! car le nombre de voitures ne diminue pas! » Donc, la congestion des flux de data (en Http) sur Internet -royaume du « best effort » pourra-t-elle être résolue en un coup de baguette magique? « En réalité, explique le refondateur d'ActivNetworks ex-BoostWorks, si l'on se contente de comprimer les données à l'intérieur des paquets, on diminue partiellement le nombre de paquets: on comprime de 100 à 10, mais sans toucher à la stratégie IP. Donc l'engorgement au niveau des routeurs subsiste: ils peuvent toujours saturer et se bloquer, et faire s'écrouler, en cascade, toute une partie du réseau et ralentir le reste » Jusqu'à 500 requêtes à la seconde « Notre astuce, c'est de diminuer le nombre de paquets, parfois dans un ratio de 1 à 50! En fait, l'efficacité des solutions d'optimisation du trafic est conditionnée par la nature des flux: - flux d'images: certaines ne sont pas compressibles. Donc, il faut traiter au cas par cas: certaines sont « impressionnistes », d'autres sont « réalistes » (photos portraits en haute résolution). Explication: « Il faut déterminer à quel type de trames, à quel type de document on a affaire. ». Le concept de 'réseaux actifs' Un algoritme identifie donc ces types de texture et le système comprime l'image au mieux. Il existe plusieurs technologies. Celle retenue ici découle du concept des réseaux actifs: faire faire au réseau ce qui concerne le réseau et au plus près du réseau. D'où, cette génération de « super-routeurs intelligents » permettant le tri sur identification des flux, identification des bons destinataires -utilisateurs ou programmes. C'est le fruit des travaux du RNRT (Réseau National en Recherche et Dévelopement Télécom). « Au départ, c'était assez lunatique » Aujourd'hui, ces solutions ont clairement abouti. D'où l'annonce d'Active-Networks, ce 19 mars: BoostEdge Activa constitue une plate-forme d'optimisation. « Donc, nous avons conçu des boitiers spécialisés. On est passé sur une base PC industriel avec carte Intel Xeon Bicorps 2,4 Ghz et interface gigabyte, avec un freeware BSD Unix durci, adapté, strictement limité au traitement d'optimisation de flux! » Quels gains sur les flux? La solution, c'est une boite dédiée, spécialisée et insérable dans toute baie de réseau. Elle se veut efficace pour les données et pour les images. « Ultérieurement, observe Serge Cuesta, il faudra se préoccuper de deux autres contenus: -la vidéo -la voix sur IP, qui nécessitera d'autres développements. Les gains obtenus aujourd'hui sont tangibles - en temps de réponse et en facturation, le cas échéant: -pour les data: on améliore de 3 à 10 fois le flux -pour les images: on améliore d'un facteur 2 La solution dispose de son système de statistiques. De plus, en cas de panne software ou hardware, un système de bypass intégré permet la continuité de l'exploitation sans perturbations. Mais le client souhaite pouvoir vérifier et installe souvent deux « Sniffers » (analyseurs), à chaque bout du réseau -quand il n'en possède pas déjà. Les applications intégrées comme JDEdwards (PeopleSoft), IBM Websphere ou BEA tirent bien parti de cette solution. Car intrinséquement, ils véhiculent du « bon » HTTP (normalisé). On peut donc optimiser dans un facteur 8. Et SAP? « Lourd dans le traitement, mais pas aussi bavard qu'on le dit dans le protocole. » Retour d'Amérique
ActivNetworks a été créée, en France, par les fondateurs de BoostWorks (ex Ecopad). Elle est connue pour ses solutions d'accélération de flux Web. Suite aux défaillances de sa filiale aux USA, la maison mère à Paris a été mise en cessation de paiements. Son ancien dirigeant et fondateur d'Ecopad, Serge Cuesta, devenu 'business angel' entretemps, a racheté la propriété intellectuelle des produits de Boostworks, a repris l'essentiel de l'équipe et les actifs; la société assure aujourd'hui la maintenance des solutions BoostWorks / Ecopad déjà installées. Et c'est reparti!