Datavenue : Orange associe Internet des objets et Big Data
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
Orange a présenté sa stratégie sur l'Internet des objets et le Big Data. L'opérateur va bâtir un réseau LoRa et travailler sur la 2G/4G adaptée au IoT. Sur l'analyse de données, il noue des partenariats avec Splunk et Predicsis.
Après Bouygues Telecom fin septembre, Orange a tenu à son tour sa conférence de presse sur l'Internet des objets. L'opérateur y a greffé le Big Data pour former une plateforme commune aux deux domaines, baptisée Datavenue. Créée en 2014, cette structure réunit les expertises d'Orange autour de la data et de l'analytics, associées à la création d'un écosystème de partenaires et de start-ups. Pilotée par Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, directrice exécutive innovation marketing et technologies chez Orange, Datavenue passe à une seconde phase avec la mise en place d'un catalogue de solutions et de services autour de la donnée et des objets connectés.
Au sein de ce catalogue, l'opérateur a présenté deux offres : Live Objects et Flexible Data. La première dédiée à l'Internet des objets est, selon Thierry Bonhomme, directeur exécutif d'Orange Business Services, « le fruit de notre expérience auprès de milliers de clients pour proposer une offre qui s'adapte à tous les secteurs d'activité allant des transports, pour l'aide à la conduite ou le suivi des tournées, aux compteurs intelligents ». Bouygues Telecom avait donné comme exemple Colas, et la surveillance des équipements de chantier, OBS répond par celui de Manitowoc dont les grues intègrent des capteurs pour prévenir les pannes et les vols. Mais, Live Objects va plus loin et se revendique comme « une offre de bout en bout », dixit Thierry Bonhomme. Cette offre comprend donc des composants (capteurs, GPS, module radio, etc) qui ont été certifiés et labellisés par Orange.
Déploiement de LoRa à partir de début 2016
Ensuite, l'opérateur propose de la connectivité, notamment à travers la technologie LoRa. Elle apporte des liaisons bidirectionnelles entre un objet et le réseau de collecte sur plusieurs kilomètres de distance, avec une faible consommation. Multifréquences, le protocole peut s'appuyer sur des fréquences basses (et libres de licences), afin de s'affranchir des obstacles pour pénétrer dans les bâtiments, et même dans les sous-sols, et couvrir les objets fixes comme en mouvement. Orange annonce le déploiement de son réseau LoRa à partir de début 2016 avec une couverture de 17 agglomérations et 1 200 communes. « Le choix des villes a été dicté par une volonté de répondre à des besoins précis, après identification de clients et de partenaires pour les accompagner sur des projets ; d'autres villes seront couvertes par la suite », explique Marie-Noëlle Jégo-Laveissière. Elle ajoute : « les tests viennent de se terminer sur Grenoble, ville pilote sur LoRa ».
Pour autant, si le déploiement de LoRa est lancé, Orange reste mobilisé sur l'intégration des besoins IoT dans la connectivité cellulaire classique. « Nous sommes dans les instances de certification, notamment pour adapter les spécifications 2G et 4G à l'Internet des objets, la 5G, elle, sera nativement compatible avec les objets connectés », précise la patronne de l'innovation. A l'occasion de la conférence, l'opérateur a annoncé une expérimentation avec Ericsson sur la création d'un réseau dédié IoT basé sur les réseaux GSM et LTE. Ce test s'appuie sur les technologies EC-GSM et LTE M capables d'avoir une meilleure couverture en indoor, notamment dans les sous-sols, et d'offrir une consommation électrique maîtrisée. « Certains capteurs ne disposent pas de batteries et s'auto-alimentent, il ne faut donc pas toucher à l'autonomie de l'Internet des objets », constate Thierry Bonhomme.
Big Data avec Splunk et Predicsis
Live Objects comprend enfin deux autres briques, le traitement des données qui se fera « sur la plateforme Cloud d'Orange » selon Thierry Bonhomme, et la visualisation des données au sein des applications métiers. Des éléments qui emprunteront des composants à l'offre Big Data, nommée Flexible Data. Cette dernière repose sur 3 piliers. Tout d'abord une infrastructure Cloud « qui peut être souveraine à travers Cloudwatt basé sur OpenStack ou basée sur d'autres solutions techniques en France ou à l'étranger », précise le dirigeant d'OBS. En second lieu, des applications capables de collecter et d'indexer des données hétérogènes, mais aussi de leur faire 'dire' quelque chose. Dans ce cadre, l'opérateur a choisi de travailler avec Splunk pour la collecte et Predicsis, spin-off du centre de R&D d'Orange à Lannion, pour l'aspect analytique et prédictif. Enfin, dernier étage de Flexible Data, l'ouverture d'une marketplace où les entreprises pourront placer des jeux de données gratuits ou payants et utiliser des services d'anonymisation de données comme Flux Vision (mesure de déplacement de population).
Pour montrer l'intérêt du Big Data, OBS a convié Fabrice Mollier, directeur général adjoint marketing stratégies & innovation chez TF1 Publicité. « Nous avons un intérêt pour la data afin de mieux connaître les téléspectateurs et améliorer les campagnes publicitaires. Cette appétence est renforcée par le passage au numérique avec un moyen de retour sur la publicité. Aujourd'hui, nous nous intéressons à la manière de migrer les données du digital vers la télévision de salon », résume le responsable. TF1 Publicité a donc mis au point une plateforme One Data qui a 3 ambitions : renforcer le ciblage, prouver l'efficacité des publicités et comprendre les bénéfices de la télévision. « L'objectif est modéliser le parcours client depuis l'exposition de la publicité sur la télévision jusqu'à l'achat final. Nous sommes en train de réaliser un POC (proof-of-concept ou prototype, NDLR) avec un grand distributeur pour collecter des informations de plusieurs sources, y compris de Flux Vision, pour connaître les arrivées en magasins par exemple ». Bien sûr, le IoT n'est jamais bien loin et TF1 Publicité travaille avec Orange sur les télévisions connectées, mais il faudra encore patienter pour en savoir un peu plus. et garder un peu de temps de cerveau disponible.
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