Dégroupage total: 1ères offres sans France Télécom
Vous aviez aimé le dégroupage partiel? Voici le dégroupage total. Si le premier permettait de choisir un opérateur alternatif pour passer ses communications téléphoniques, il était encore nécessaire de payer son abonnement à France Télécom (13 euros par mois).
Avec le dégroupage total, les consommateurs pourront totalement s'affranchir de l'opérateur historique. Les communications seront entièrement prises en charge par un opérateur concurrent. Il consiste, pour un opérateur alternatif, à poser ses équipements sur le dernier kilomètre de réseau de France Télécom vers l'abonné ou à utiliser l'intégralité des bandes de fréquence. Aujourd'hui, le dernier bastion de France Télécom dans la téléphonie fixe disparaît. Le premier à lancer une offre de dégroupage total est Free. Le trublion du Net lance comme prévu dans son calendrier une offre globale intégrant accès ADSL haut débit (de 2 à 5Mb/s), TV par ADSL, communications et abonnement téléphonique pour moins de 30 euros mensuels. Un vrai prix d'appel qui inclut le fameux ancien abonnement France Télécom. Dans une semaine, le 15 juin, c'est Neuf Telecom qui entrera dans la bataille. Son offre sera disponible sur le réseau dégroupé de l'opérateur, soit environ 150 agglomérations à la fin de l'année, a précisé Serge Schoen, directeur général adjoint de l'opérateur, lors d'une conférence de presse. Elle comprendra une ligne téléphonique, un accès Internet haut débit (2 Mbits/s), le transfert du numéro actuel (à partir de septembre), une messagerie vocale et cinq heures de communications vers des numéros fixes en France pour 29,90 euros par mois. Pour autant, l'arrivée du dégroupage total ne va pas créer une hémorragie massive des abonnés de l'opérateur historique. France Télécom annonce déjà qu'il va réagir. Par ailleurs, ses finances ne seront pas trop altérées: la charge de l'abonnement sera transférée de l'utilisateur vers l'opérateur alternatif qui versera chaque mois 10,50 euros HT par abonné à France Télécom. Surtout, le rodage va être difficile et il y aura forcément un peu de casse. « Les processus doivent se mettre en place, la ligne pourrait être parfois coupée pendant quelques jours lors du passage en dégroupage total », indiquait Mickael Boukobza, directeur général délégué de Free, lors du lancement. « Nous attendons les opérateurs sur le terrain, nous nous interrogeons sur la facturation des numéros surtaxés, sur le bon acheminement des numéros d'urgence ou encore sur la possibilité de garder son actuel numéro fixe », relève Bernard Dupré, délégué général de l'AFUTT, l'association française des utilisateurs de télécommunications. La question du portage du numéro est essentielle. S'il est aussi complexe à mettre en place que dans la téléphonie mobile, pas sûr que le dégroupage total séduise massivement. Bref, si les utilisateurs sont impatients de sortir du giron de France Télécom, nombreux seront ceux qui attendront avant de se lancer dans le grand bain.
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