France Télécom affiche sa prudence
Publié par La rédaction le - mis à jour à
L'opérateur historique a publié ses résultats définitifs pour l'année 2006
Si France Télécom est en meilleure posture que Deutsche Telekom qui a revu deux fois ses objectifs à la baisse, l'opérateur français est néanmoins conscient des nombreuses difficultés qui l'attendent pour cette année.
Même si le groupe a anticipé en mettant en place son ambitieux plan Next, il souffre, comme ses concurrents, d'une concurrence de plus en plus forte sur le marché de la téléphonie fixe où il perd des abonnés. Le groupe préfère donc rester prudent.
Pour 2007, l'opérateur ne donne pas de prévision chiffrée pour son chiffre d'affaires mais table sur une « croissance très modérée, (.) au mieux comparable à ce qu'on a fait cette année », a expliqué le directeur financier Gervais Pellissier lors d'une conférence téléphonique.
« On a choisi de ne plus s'engager sur la croissance car on considère qu'on ne peut pas aujourd'hui, sur la base de notre activité, avoir une hypothèse de retour fort à la croissance », a-t-il indiqué.
Le groupe mènera « une politique d'acquisitions et de cessions prudente et sélective, visant principalement, en ce qui concerne les acquisitions, les marchés à fort potentiel », a-t-il dit, refusant de confirmer une éventuelle cession d'Orange Pays-Bas, évoquée par la presse.
Le groupe visera aussi en 2007 un maintien de son taux d'investissement à 13% et une « quasi-stabilisation de (son taux de) marge brute opérationnelle « , soit « au maximum jusqu'à un point de baisse », ce qui lui permettra de dégager une marge brute d'autofinancement de 6,8 milliards, comme promis.
Néanmoins, France Télécom dispose de deux atouts de taille : le haut débit où il domine largement en France et la téléphonie mobile.
« En France, désormais le chiffre d'affaires lié aux activités haut-débit permet de compenser la baisse du chiffre d'affaires de nos activités de voix traditionnelle (téléphonie fixe) », explique Gervais Pellissier, « c'est une bonne nouvelle de 2006 et nous pensons que cela va se prolonger dans les années qui viennent ».
« La performance réalisée par le groupe en 2006 valide totalement notre stratégie: nous affirmer comme leader européen du haut-débit fixe et mobile notamment grâce à des offres de services convergents, et nous développer fortement dans les pays émergents grâce à nos fortes positions mobiles », ajoute le p-dg Didier Lombard dans un communiqué.
Dans le même temps, France Télécom a publié ses chiffres définitifs pour 2006. Ils confirment la première estimation diffusée début février. Le groupe affiche un bénéfice net part du groupe en recul d'environ 27%, à 4,139 milliards d'euros, en raison d'éléments exceptionnels (dépréciations), à base comparable il est en légère progression, de 4%, à 4,152 milliards.
Sa marge brute opérationnelle atteint 18,54 milliards, soit un taux de marge de 35,9%, en baisse de 1,4 points, conformément à l'objectif du groupe (baisse de 1 à 2 points).
Son chiffre d'affaires gagne 7,5%, à 51,7 milliards, conformément aux prévisions des analystes, soit une croissance organique de 1,2%. France Télécom avait prévenu que celle-ci serait inférieure à l'objectif de début d'année de 2%.