Fusion AT&T - Time Warner : l'administration Trump n'en veut toujours pas
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Déterminé à l'emporter en appel, le Département de la justice américain (DOJ) affûte ses arguments contre le rachat à 85 Md$ de Time-Warner par AT&T.
L'administration Trump ne le digère pas. Le 12 juin dernier, un juge fédéral a donné son feu vert au rachat du groupe de médias Time-Warner par l'opérateur télécoms AT&T pour 85 milliards de dollars. Dépité, le Département de la justice américain (DOJ) a fait appel.
Lundi 6 août, le DOJ a affirmé à l'attention de la Cour d'appel du District de Columbia que le juge de première instance, Richard J. Leon, a ignoré les «?principes fondamentaux de l'économie et du bon sens?». Le juge Leon avait estimé que le ministère n'a pas été en mesure de prouver que ce rachat réduirait le choix des consommateurs. Et qu'il impacterait à la hausse les prix des services internet et de télévision.
Un camouflet pour Makan Delrahim, responsable antitrust du DOJ. Donald Trump, qui entretient une relation houleuse avec les médias, dont CNN (une des chaînes de la galaxie Time Warner), a lui-même critiqué ce projet de fusion verticale annoncé des 2016.
AT&T et Time Warner, eux, ont souligné à plusieurs reprises la nécessité d'une fusion pour mieux rivaliser avec des plateformes technologiques comme Netflix et Amazon.
Procès d'automne
Selon le New York Times, le procès en appel devrait débuter en octobre et se terminer avant l'hiver 2018. En attendant, les deux parties affûtent leurs arguments.
Un arrêt favorable au gouvernement fédéral des États-Unis bloquerait - au moins pour un temps - la fusion. Mais le processus est engagé, puisque WarnerMedia (nouveau nom de Time-Warner) est sur les rails depuis la mi-juin. Par ailleurs, d'autres méga-fusions qui se préparent dans les tuyaux-contenus aux États-Unis seraient impactées.
L'industrie du divertissement et ses investisseurs craignent même de voir le dossier atteindre la Cour suprême des États-Unis. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Le directeur juridique d'AT&T, David McAtee, s'est déclaré confiant. « Il n'y a rien dans le brief déposé par le DOJ aujourd'hui qui puisse perturber la décision [du juge Leon] ». Sûr ?
(crédit photo © AT&T)