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G.W. Bush aide les multinationales US et l'off-shore

Publié par La rédaction le - mis à jour à

136 milliards de dollars, c'est le cadeau de George W. Bush, sous forme de réduction de taxes, aux multinationales américaines, sans oublier celles qui pratiquent l'off-shore

C'est dans Air Force One, son bureau aérien de campagne électorale, que le président américain a signé une loi qui accorde un abattement d'impôts aux entreprises américaines multinationales qui réalisent des profits hors des Etats-Unis.

Par le biais de réductions de taxes sur un an, en particulier d'une diminution de 35% à 5,25% de l'imposition sur les bénéfices réalisés hors des Etats-Unis, le président qui brigue un second mandat accorde aux industriels un cadeau évalué à 136 milliards de dollars. Nommée 'profit repatriation holiday', la mesure devrait notamment profiter aux entreprises technologiques. Afin de limiter leurs coûts sociaux et leur imposition aux Etats-Unis, beaucoup d'entre elles pratiquent la délocalisation d'emplois 'offshore' en Asie, essentiellement. Cette mesure serait également destinée à contourner les sanctions de l'Europe contre certaines pratiques de l'industrie américaine. L'Union européenne a en effet commencé en mars dernier à collecter une taxe de 5% sur certains produits importés des Etats-Unis, avec une contrainte de 1% supplémentaire par mois, ce qui porte aujourd'hui la taxe à 12% ! La mesure européenne a d'ailleurs été prise après la condamnation par l'Organisation mondiale du commerce d'une mesure fiscale adoptée par l'administration Bush, qui exonère les entreprises américaines de 5 milliards de dollars de taxes par an, sur dix ans. La nouvelle loi remplace la précédente, avec un sacré bonus puisque de 49,2 milliards de dollars d'exonération sur 10 ans, les entreprises américaines vont pouvoir exonérer 136 milliards en un an, et compenser pour certaines la surtaxe imposée par l'EU. Avec en prime l'arrêt confirmé lundi de la taxation exceptionnelle par l'Union européenne, qui se réserve cependant le droit d'étudier le nouveau dossier. Enfin, un aspect méconnu de la loi signée par le président Bush met fin aux efforts de ses opposants démocrates pour lutter contre les pratiques du 'offshoring', et qui souhaitaient mettre dans la loi des règles interdisant ces pratiques aux autorités fédérales et aux administrations, une mesure pourtant adoptée en mars dernier par un amendement voté au Sénat.

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