Gigamon veut accélérer son développement en Europe
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
Spécialisé dans la collecte et optimisation de trafic pour les outils de monitoring, Gigamon se place en interlocuteur privilégié pour aider les opérateurs à faire face à la montée en puissance des capacités du réseau.
Gigamon est une entreprise Californienne (Santa Clara) spécialisée dans la visibilité du réseau. Son architecture Visibility Fabric permet « de collecter le trafic sur les réseaux physiques et virtuels afin d'alimenter les outils de monitoring et de sécurité », nous explique Pascal Beurel, directeur technique Europe de Gigamon.
L'idée est de capturer le trafic depuis des noeuds stratégiques du réseau et de l'envoyer vers l'appliance (la GigaVUE HD) qui assure le traitement des flux avant de les renvoyer optimisés vers les outils de surveillance. Filtrage, déduplication de paquets, load balancing, déchiffrement SSL, masquage de données. 14 applications sont aujourd'hui proposées (depuis la solution Gigasmart). D'autres sont en cours de développement mais Pascal Beurel restera discret sur leurs fonctions.
Aider les opérateurs à transformer leur réseau
Sur le réseau physique, la collecte du trafic est, elle, assurée par des petits équipements (les G-TAP BiDi) qui, par opération de miroir passif, déroute une partie du signal vers la GigaVUE « sans perte de performance », assure notre interlocuteur. Sur le réseau virtuel, serveurs applicatif ou réseau SDN, une version virtualisée de Giga-VUE se charge de capter le trafic échangé entre les machines virtuelles ou entre les switch et le contrôleur, pour le ramener sur le trafic physique.
« Aujourd'hui, les centres de monitoring et de sécurité ne sont pas capables de supporter plusieurs liens à 40 ou 100 Gbit/s, note le responsable technique. C'est là que Gigamon apporte sa valeur ajoutée; en rendant le trafic acceptable pour ces équipements. » L'offre vise donc à aider les opérateurs à transformer leur réseau pour déployer les nouvelles technologies de virtualisation (SDN/NFV), transferts à 100G et, accessoirement, VoLTE (voix en 4G). Ce que Gigamon nomme «?le Triple Challenge?». Car si, individuellement, le déploiement de chacune de ces technologies se veut simple, leur interdépendance peut effectivement poser des problèmes de surveillance du trafic.
Pénétrer le marché européen
Gigamon, qui construit un véritable écosystème de co-développement avec une quarantaine d'acteurs tiers (VMware, CA Technologies, Cisco, Damballa, FireEye, SourceFire, RSA.), surfe donc sur l'explosion du trafic mobile et des besoins de transformation du réseau des opérateurs induit avec le lancement de la 4G. Notamment en Europe. « Nous avons besoin de pénétrer le marché européen, indique Pascal Beurel. La technologie y reste assez méconnue, il y a encore besoin d'éduquer le marché, les opérateurs et les entreprises ». D'autant que Gigamon s'estime relativement seul sur ce segment. « Il n'y a pas d'acteur réellement menaçant », avance-t-il.
Si la France dispose, depuis 9 mois, d'une équipe de 4 personnes (2 dédiées aux services providers, deux autres aux entreprises), la représentation pour l'EMEA a doublé en deux ans pour atteindre les 30 personnes. Pascal Beurel n'est hélas pas en mesure de nous citer des clients en France ou Europe. Gigamon, dont le modèle s'appuie sur la vente des boitiers et les abonnements aux services de traitement applicatif via des distributeurs locaux et VAR, a réalisé un chiffre d'affaires de 140 millions de dollars en 2013. L'entreprise emploie 400 personnes dont 180 dédiées à la R&D.
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