HP arrêterait Web OS (Palm) et lâcherait l'activité PC
Publié par Pierre Mangin le | Mis à jour le
Véritable séisme ou coup de théâtre chez Hewlett Packard (HP)? La direction met 10 milliards sur Autonomy, mais arrête Web OS, smartphones et tablettes -héritage de Palm. Et l'activité PC (PSG group) pourrait être cédée, détachée.
Ce jeudi 18 août, Hewlett Packard a publié les chiffres de son 3è trimestre fiscal. Le chiffre d'affaires stagne à 31,2 milliards de dollars (+1% par rapport à 2010) mais le bénéfice est en hausse de +9% à 1,9 milliard. Rien de foncièrement inquiétant. Seulement voilà: la pression des milieux boursiers et des investisseurs fait que le géant mondial de l'informatique, devenu numéro un mondial, est contraint d'annoncer des mesures radicales. Depuis les frasques de son ex-pdg, Mark Hurd, déballées sur la place publique mi-2010, le cours de l'action HP n'a cessé d'être sous pression.
Parmi les décisions radicales annoncées ce jour, HP provisionne 1 milliard de dollars pour réorganiser et, selon plusieurs sources -dont le Wall Street Journal - arrêter l'activité des smartphones et des tablettes, et ceci pourrait donc conduire à refermer la parenthèse du rachat de Palm OS, qui avait coûté 1,2 milliard.
Mais Léo Apotheker, CEO depuis moins d'un an, ne s'arrête pas là. Tout en confirmant le très probable rachat du britannique Autonomy (lire notre article: »HP mettrait 10 milliards sur le rachat d'Autonomy'), il déclare solennellement que le conseil d'administration donne aussi le feu vert pour étudier divers scénarios s'agissant de la division PSG (Personal Systems group). Elle pourrait être cédée ou, plus vraisemblablement, transformée en société indépendante ('spin-off') comme cela avait été le cas pour l'activité 'équipements de mesure' de HP devenue Agilent il y a 10 ans, juste avant le lancement du fastidieux rachat de Compaq.
HP est contraint d'admettre que l'activité PSG n'est pas la plus rentable à terme, même si elle est loin d'être déficitaire. Une toute récente étude du Gartner vient de montrer que les perspectives des ventes de PC sur l'Europe s'assombrissaient.
C'est, un peu tragiquement, une page qui se tournerait sur le rachat de Compaq (du moins, pour l'offre 'grand public'), qui aura secoué le géant mondial durant une décennie. - car la question s'est posée plusieurs fois, de savoir si seule l'activité 'hardware' des PC -voire certains serveurs- devait être maintenue. La logique financière aura eu raison, là encore, de la logique industrielle. Avec près de 20 ans de décalage, HP tire les leçons qu'IBM avait scrupuleusement apprises et appliquées en mettant la priorité sur les services et en léguant son activité PC au chinois Lenovo -lequel, comme par retournement de l'histoire, vient d'annoncer des chiffres très enviables (cf. article 'Excellents résultats pour Lenovo', avec un chiffre de 5,9 Mrds de dollars, à +15 % mais seulement 100 M de résultat).
Selon d'autres sources (cf. ITespresso), HP n'aurait pas tout à fait entériné cette décision, s'agissant de Web OS: le système d'exploitation de Palm pourrait être sauvegardé, en étant exploité sous forme de licences concédées à des sociétés tierces. Officiellement, HP reconnaît que « l'unité dédiée, en charge des terminaux comme la tablette TouchPad et les smartphones Pre Series ou Veer, n'a pas atteint « les étapes fixées en interne et les objectifs financiers escomptés ».
Il reste à observer l'impact de ces mesures radicales. Hier soir, ce 18 août, le Wall Street Journal notait qu'après clôture, le cours de l'action, qui était déjà en recul de 6% à 29,51 dollars vers 16h (heure de New York) rechutait de 9% à 26,73.
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