Hana: une plate-forme applicative sur site et dans le cloud
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Le cofondateur et guru technologique de SAP Hasso Plattner défend becs et ongles son bébé Hana devenu le futur de la société. Quelques précisions indispensables, qui ne peuvent faire que du bien.
De notre correspondant à Orlando - Le troisième jour très attendu de la manifestation SAPPHIRE 2013 a débuté sur une très longue intervention d'Hasso Plattner, cofondateur et officiellement président du comité de surveillance de SAP.
Après plusieurs dizaines de mois, le mentor a enfin dévoilé son jeu pour proposer une infrastructure technologique à même de rivaliser avec les Oracle Fusion, IBM WebSphere et autres Microsoft .Net.
Autant de partenaires qui ne prennent pas forcément très bien la chose. En effet, avec sa forte base installée, et suite aux multiples partenariats technologiques -surtout avec Microsoft-, SAP est devenu un acteur d'autant plus incontournable qu'il possède aussi les clients de Business Objects, la technologie mobile de Sybase, et la place de marché et le réseau de fournisseurs mondial Ariba.
Autant de leviers que l'allemand espère bien manipuler pour s'imposer.
SGBD, plate-forme puis socle
«?En quatre ans, nous avons mobilisé tous nos efforts pour faire de Hana une plate-forme applicative d'entreprise, aussi bien sur site (on premise) que dans le cloud, permettant de traiter le transactionnel et l'analytique, et dégageant le programmeur de la complexité sous-jacente?», rapporte Hasso Plattner.
S'il y a un an, SAP n'osait par parler encore de base de données de remplacement (voir notre article SAPPHIRE 2012- Hana partout?: plateforme, serveurs. mais pas cloud??) mais surtout d'accélérateur analytique, les choses ont bien évolué en un an. Et depuis plusieurs mois, l'éditeur en a fait le socle technologique de toutes ses solutions (à terme) pour exécuter des applications et développer sur site ou sur le cloud (IaaS, SaaS et PaaS).
À noter?: le module SAP Hana Cloud Platform, qui assure les services applicatifs (portail, mobilité, analytique, sécurité, intégration.) et de bases de données, reconnaît les langages Java, (j)Ruby, Scala, Python, Clojure ou Groovy, en plus de Hana SQLScript ou de son River Definition Language.
Entre le Cloud et le cloud
«?Lorsque les gens évoquent le cloud, ils abordent essentiellement la question via son modèle économique, apportant une flexibilité de paiement à l'usage ("pay as you go"). Et cela fonctionne bien tant que l'éditeur du service peut bâtir un modèle rentable en répondant à la demande de l'entreprise. Un système qui fonctionne bien pour des applications monofonctionnelles. Nous y participons d'ailleurs avec des offres comme SuccessFactors, Business ByDesign ou Ariba -entre autres?», explique Hasso Plattner.
Effectivement, ces solutions sont accessibles sur l'Internet public et facturées à la demande par utilisateur par mois. Dans l'esprit de mutualisation du cloud. En outre, elles sont également multitenant, c'est-à-dire que les clients partagent une infrastructure matérielle commune sur laquelle chacun dispose d'une instance isolée de l'application maîtresse (bien entendu, la performance ou la législation obligent parfois à des réplications, mais avec des mécanismes de synchronisation qui préserve l'esprit du mécanisme, et son intérêt).
Sur ce point, le "Professor" tient à apporter un éclairage?: «?Le multitenant est parfait pour les applications monofonctionnelles ne répond pas aux exigences des entreprises ne souhaitant partager ni l'application, ni les ressources matérielles. Avec le In-Memory, SAP propose une nouvelle approche cloud, multitenant ou pas. Hana dans le cloud répond bien à une architecture trois-tiers, du traitement parallèle, et un couplage lâche avec les autres clouds [NDLR?: le Loose Coupling permet de relier simplement des composants sans avoir à les connaître et donc avec un minimum de dépendance].?»
Serviette et chiffon?: lequel est le plus utile??
Aux critiques avançant qu'Hana ne supporterait pas le multitenant ou la virtualisation, Hasso Plattner rétorque que la solution est disponible sous Amazon en mode multitenant, et déjà utilisée par plus de 600 clients. De même, il rappelle qu'Hana va remplacer Oracle dans la solution SuccessFactors et que celui-ci fonctionne bien en mode multitenant.
Cependant la nouvelle offre Hana Enterprise Cloud, dédiée aux applications critiques, est clairement présentée comme une infrastructure cloud permettant d'exécuter des applications critiques dans un "environnement de cloud privé virtuel managé". Bref?: une application hébergée en environnement de datacenter automatisé. «?Cependant, le multitenant reste possible au niveau de l'entreprise, puisque la plate-forme Hana est la même?», souligne le fondateur.
Quant à la virtualisation, si Amazon Web Services l'utilise (y compris pour Hana), Hasso Plattner la déconseille dans le cadre d'applications critiques destinées aux grandes entreprises. Le clustering oui?! La virtualisation non?! Et cela se défend. De là à appeler cela du cloud privé managé. Les rois du marketing ont encore frappé.
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