Humilié par l'AMF, Altice grignote un peu plus de SFR
Altice n'a toujours pas digéré le camouflet de l'AMF (autorité des marchés financiers) qui la semaine dernière a rejeté l'OPE (offre publique d'échange) sur le reste du capital de SFR, soit 22,25%. L'Autorité avait simplement évoqué dans un premier temps, une opération jugée « non conforme ». Elle a ensuite précisé les reproches faits à Altice en arguant de l'imprécision des modalités d'un « contrat de franchise », obligeant SFR à rémunérer sa maison-mère Altice.
Devant ce refus rarissime, Altice entend bien se battre et envisage de faire appel de la décision de l'AMF. Michel Combes, directeur général d'Altice et président de SFR, n'y va pas par quatre chemins. « Le droit boursier est formel : l'AMF n'a pas à se prononcer sur la parité d'une offre, déclare-t-il dans un entretien accordé à La Tribune. Je considère que la position du collège est donc un abus de droit, car elle prive l'actionnaire de son droit d'actionnaire. »
La stratégie du grignotage
Pour autant, Altice ne reste pas les bras croisés et vient de contourner un peu la décision de l'AMF. En effet, la société de Patrick Drahi, vient d'acquérir hors marché 5,21 % du capital de l'opérateur télécoms, qu'elle contrôlait à 77,75 %. En échange de leurs actions SFR, les vendeurs recevront des titres Altice sur la base de 5 SFR pour 8 actions Altice, comme prévu dans le projet d'OPE. La holding détient donc maintenant 82,94% de SFR.
En attendant la décision de justice, Altice serait donc tenté de mener une opération grignotage sur les derniers pourcentages de participation pour aboutir à 95% de contrôle de l'opérateur. Un taux clé qui permettrait à Altice de décoter SFR de la Bourse de Paris.
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