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Info ou intox ? Munich freinerait sa migration vers Linux?

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Le projet de migration de Windows vers Linux le plus médiatisé pourrait prendre du retard, voire être remis en cause, moins du fait de problèmes techniques qu'en conséquence de brevets qui menacent le monde Linux

La deuxième phase du projet n'est pas encore lancée - 16.000 postes de travail de la mairie de Munich doivent migrer sous Linux d'ici à 2006 - que plusieurs sources évoquent un possible retournement. La menace de revendication de droits sur une partie du logiciel libre par Microsoft, SCO ou d'autres pourrait coûter cher -soutiennent certains détracteurs de l'univers 'open source'.

Coïncidence, il y a quelques jours (lire notre article), une étude du cabinet Open Source Risk Management a soutenu que le noyau de Linux enfreignait 283 brevets, dont 27 seraient détenus par Microsoft. L'affaire est jugée comme sérieuse par les responsables de la municipalité de Munich, au point de ralentir le programme de migration, voir de geler l'appel d'offres de la phase 2 du programme qui devait être lancée cet été. D'autant que la licence GPL de Linux ne règle pas la question de l'usage de certaines technologies essentielles, comme par exemple FAT ou FAT32 ? tous deux font l'objet d'un brevet de Microsoft ? sur leur utilisation sur les mémoires flash. Munich, comme Berlin, est également suspendu à une décision attendue de la Commission de Bruxelles devant statuer sur l'adoption ou non d'une législation européenne faisant passer le logiciel comme un produit entièrement brevetable. Pour sa part, Christian Ude, le maire de Munich, a tenu à confirmer qu'il ne changeait pas d'avis et qu'il continuait de soutenir l'open-source, à l'image d'autres grandes villes allemandes comme Nuremberg et Augsburg, et pourquoi pas Berlin. Vienne, la capitale de l'Autriche, également dirigée par des sociaux démocrates, vient de lui emboîter le pas (lire notre article). Seulement voilà, le sujet devient éminemment politique au land de Bavière, et la polémique s'étend en Allemagne. Christian Ude n'est-il pas un élu social-démocrate isolé ? Une certaine fièvre a saisi la presse allemande en fin de semaine dernière, suite aux déclarations alarmistes d'un élu 'vert'. Surprenant pour un partisan des solutions alternatives ! L'info fleure bon l'intox. Une campagne de panique organisée Avant le député des verts, c'est une petite société informatique des environs de Munich qui a sonné l'alarme, puis le directeur informatique de la ville de Munich a déclaré que le projet pourrait être retardé? Mais un député SPD munichois a tenu a rappeler que les risques encourus ne sont pas une surprise, qu'ils font partie du projet, et que toutes ces informations participaient d'une campagne de panique organisée'. Compte tenu des tergiversations, le plan de migration en trois étapes risque fort de prendre du retard. La reconfiguration des postes sous Windows NT vers Linux, Open Office et Mozilla est prévue pour la fin de l'année. La deuxième phase, la migration de tous les postes bureautiques programmée d'ci à juillet 2006, pourrait être reportée sans date précise. La troisième phase, la migration des serveurs et des applications spécialisées vers des solutions non propriétaires, devrait intervenir entre 2006 et 2008. Rien de très nouveau, donc. La ville de Munich, malgré les pressions exercées, suit son plan de migration. La presse allemande et internationale a également nuancé ses affirmations. Il reste qu'une partie de ce dossier Linux va dépendre des orientations de l'Europe concernant la reconnaissance ou non des brevets logiciels. Si l'Union européenne se rapproche du modèle américain, et reconnaît les brevets sur les concepts, l'avenir de Linux sur les postes de travail pourrait en être affecté. Et donc le programme de la ville de Munich. Les 'lobbies' vont continuer de s'activer!

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