Itanium : Oracle sème la zizanie, HP recule, IBM en profite
Le procès HP contre Oracle sur l'Itanium, qui vient de s'ouvrir, pourrait bien accélérer la fin de ce dernier. En tout cas, avec la chute des ventes de la division Business Critical Systems d'HP, c'est IBM qui semble tirer son épingle du jeu.
« C'est la faute à Oracle », semblent vouloir dire les rares officiels de HP qui ont accepté d'évoquer l'Itanium (le processeur d'Intel destiné initialement à succéder aux processeurs RISC au sein des gros systèmes) et la chute de 23 % des ventes de la division HP Business Critical Systems. Rappelons qu'Oracle a annoncé la fin du support de sa base de données Oracle 12c sur les prochaines versions d'Itanium. Et que HP attaque Oracle en l'accusant de vouloir forcer ses clients sur HP Integrity à basculer sur des serveurs Sun SPARC.
L'argumentaire d'Oracle évoque un accord monnayé par HP auprès d'Intel pour prolonger la vie, et les développements en cours, de l'Itanium. Or, ce processeur - présenté à l'origine comme signant la fin de l'architecture x86 - est pour le moins en petite forme et n'a jamais explosé comme annoncé, malgré de réelles qualités.
La "comoditisation" des serveurs
Entre la montée en puissance continue de l'architecture x86 (et des processeurs pour serveurs Intel Xeon), les projets de convergence entre les deux architectures (qui eux aussi semblent au point mort, ou tout du moins peinent à s'afficher, à l'exemple d'Odyssey, le projet HP de serveur double architecture), et le portage d'UNIX sur x86, nous sommes quelques-uns à prédire la fin d'Itanium.
Le conflit qui oppose HP à Oracle ne fait qu'attiser la braise qui couve sous l'Itanium. Les concurrents de l'architecture d'Intel se ruent dans la brèche, IBM en tête, au point d'en faire la publicité. Avec un double argument, la pérennité de l'architecture Power sur les serveurs IBM, et le support de la base de données DB2 sur toutes les plateformes, même Integrity, ce qui devrait faciliter la migration.
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Et lorsque sur HP Discover, Meg Whitman, tout auréolée de sa nomination à la tête de HP, nous a indiqué que HP-UX, l'UNIX du constructeur, est en cours de portage sur x86, du discours qui se voulait apaisant elle finit par jeter elle aussi de l'huile sur le feu.
Le problème aujourd'hui que se posent les DSI c'est que faire avec les systèmes HP Itanium sous HP-UX après les millions investis dans cette plateforme, alors que sa pérennité même est remise en question ? Une question qui profite à quelques uns, mais certainement pas aux deux protagonistes de l'affaire.
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