L'AFUTT demande des éclaircissements au gouvernement
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
La rencontre organisée mardi entre le ministre du Redressement productif et les opérateurs appelés à évoquer la situation de la filière, laisse l'Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT) dans l'expectative.
L'Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT) a déclaré mercredi regretter le manque « d'information formelle sur le résultat de la réunion du 17 juillet » entre les quatre opérateurs de réseaux mobiles, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et la ministre déléguée chargée de l'Économie numérique, Fleur Pellerin.
Cette réunion organisée après l'annonce de réductions d'effectifs dans les télécoms en France, a été l'occasion pour les parties en présence d'évoquer la situation économique et sociale du secteur. Il a été question d'une éventuelle relocalisation des centres d'appels des opérateurs et d'une possible modification de la loi Chatel de 2008 qui prévoit notamment la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation avec l'assistance téléphonique (hotline).
Des emplois en contrepartie d'une hausse des tarifs ?
L'AFUTT a déclaré s'inquiéter du « donnant-donnant » qui mettrait en balance la renonciation à des mesures affectant l'emploi (plans sociaux chez Bouygues Telecom et SFR, départs non remplacés chez France Télécom-Orange, localisation des emplois liés aux centres d'appels) contre l'obtention de « mesures économiques ».
« Nous craignons que ce donnant/donnant, emplois contre augmentations tarifaires, ne soit un marché de dupes », a indiqué jeudi à Silicon.fr Jacques Pomonti, président de l'AFUTT. « La mise en place d'un service "hotline premium" - qui peut se justifier par le besoin d'une amélioration d'un service qui n'est pas bon aujourd'hui, celui des "call centers" - ne se traduira certainement pas par le retour sur le sol français des emplois créés au Maroc ou au Sénégal. »
Une concertation initiée par le gouvernement
L'Association s'interroge également sur le bien-fondé de « la déclaration de M. Montebourg selon laquelle beaucoup de choses avaient été faites pour les utilisateurs ces derniers temps ». Or, pour Jacques Pomonti, « les dernières améliorations obtenues datent précisément de la loi Chatel du 3 janvier 2008, il y a 4 ans et demi. Depuis les besoins ont triplé, voire quadruplé. Tant la capacité de transmission que la qualité des services n'ont pas suivi. Surtout, une telle déclaration peut laisser entendre que l'on va désormais faire porter tout l'effort sur les seuls utilisateurs. »
L'AFUTT est en contact avec le cabinet de Fleur Pellerin afin d'obtenir des éclaircissements. L'Association devrait également participer à la concertation ouverte par l'exécutif français avec l'ensemble des acteurs de la filière, dont les associations d'usagers et le régulateur (ARCEP). Cette initiative devrait, selon le gouvernement, déboucher sur « un train de mesures favorables à l'emploi et l'investissement » dans les télécoms.
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