L'Arcep pointe les insuffisances du réseau mobile de SFR
Mauvais payeur des fournisseurs, partenaire irrévérencieux dans le partage de réseau, utilisation jugée abusive du terme «?fibre?». SFR (Numericable-SFR) cumule les titres peu flatteurs depuis que la filiale d'Altice en a pris possession en novembre 2014. Un nouveau problème pourrait bien venir frapper la direction du groupe dans les jours à venir. L'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) doit publier, cette semaine, un rapport sur les investissements mobiles par les opérateurs. Et ceux de SFR seraient loin d'être satisfaisants, rapporte le JDD.fr. Notamment sur le très haut débit.
Pourtant premier à avoir ouvert la 4G voix et données en novembre 2012 sur le territoire français, la filiale française d'Altice se retrouve dernière en nombre d'antennes LTE effectivement déployées. Au dernier pointage, début novembre, l'ANFR (Agence nationale des fréquences) compte moins de 3?700 sites 4G en service (pour 4?767 autorisés). Loin derrière Free, troisième acteur en volume avec 5?164 antennes allumées, et pourtant dernier opérateur à avoir démarré la construction de son réseau.
SFR a sous-investi
« SFR a sous-investi depuis la sortie de Vodafone [en 2011], lançait tout de go Michel Combes, président de SFR et directeur des opérations d'Altice, lors de la récente présentation du plan industriel du groupe qui en tant que fournisseur [comme directeur général d'Alcatel-Lucent] a vu SFR se mettre en pause et n'a pas investi au moment du déploiement des nouvelles technologies. » Mais, le dirigeant annonçait son intention de renverser la vapeur dès ce quatrième trimestre. « On a remis la machine en route [et] 2016 sera le plus gros projet d'investissements jamais réalisé en France chez SFR », promettait-il. Le groupe Altice a annoncé vouloir consacrer plus de la moitié des 4 milliards d'euros d'investissements annuel à la France. « Notre objectif sur la 4G est de rattraper Orange en 2017 [qui couvre aujourd'hui 74% de la population en 4G] », renchérissait Eric Denoyer, directeur général de SFR.
Dans son rapport, L'Arcep pointerait notamment du doigt le fait que SFR s'appuie sur le réseau de Bouygues Telecom pour opérer sa 4G dans le cadre des accords d'itinérance signés en février 2014 entre les deux acteurs. Un accord « limité dans le temps et l'espace », nous confiait récemment Bouygues Telecom. « Nous en sortirons au fur et à mesure que notre réseau commun avec Bouygues sera installé », confirme un porte-parole de SFR selon des propos rapportés par le JDD. A la fin de l'année, les deux opérateurs devraient se partager 500 sites mobiles. Des accords qui doivent mener à un réseau commun fin 2018 et que l'Arcep entend mieux encadrer. Au même titre que ceux d'Orange avec Free sur la 3G alors que les concurrents reprochent à l'entreprise de Xavier Niel de continuer à exploiter le réseau de son hôte même dans les zones couvertes par ses antennes.
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