Le haut débit mobile prend le pas sur la voix
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
La hausse des revenus data haut débit mobile parvient tout juste à compenser le recul de la voix et des SMS. Et d'une Europe fortement impactée.
Les revenus issus des services à haut débit mobile des opérateurs ont progressé de 26% au cours du premier semestre 2014. Pas assez, néanmoins, pour compenser la baisse des revenus traditionnels de la voix et des SMS. Le chiffre d'affaires généré à l'échelle mondiale par le secteur des télécom n'affiche qu'une très légère progression de 0,5% par rapport au premier semestre 2013 à 385,5 milliards de dollars, a calculé le cabinet Infonetics Research.
Un marché essentiellement porté par les régions Amérique latine-Caraïbe (CALA), Asie-Pacifique ainsi que par l'Amérique du Nord qui viennent compenser le déclin « à deux chiffres » du contient européen. « L'Europe continue d'être le principal frein sur les recettes mondiales des services mobile, mais les 5 grands opérateurs européens (Deutsche Telekom, Orange, Telecom Italia, Telefónica, Vodafone) voient la lumière au bout du tunnel, avec la consolidation qui se profile et qui devrait alléger la pression sur les revenus des services mobiles », assure Stéphane Téral.
La voix ralentit
L'analyste d'Infonetics fait notamment référence aux acquisitions qui ont secoué le marché européens ces derniers mois avec Ono par Vodafone en Espagne, E-Plus (KPN) par O2 (Telefónica) en Allemagne, Telefonica Ireland par Hutchison Whampoa. Plus récemment, Orange et Deutsche Telekom ont cédé EE à BT, Numericable/Altice a mis la main sur Portugal Telecom (après SFR) alors qu'Orange tente poser la sienne sur Jazztel en Espagne.
Infonetics souligne par ailleurs que, « pour la première fois », l'usage de la voix a ralenti, entrainé par les solutions alternatives des OTT (messageries instantanée et VoIP principalement) massivement utilisées en Chine. De même, le chiffre d'affaires du haut débit mobile dépasse désormais celui des SMS et s'inscrit comme la principale source de revenus des opérateurs. Il n'en reste pas moins que le revenu moyen mensuel par abonné (Arpu) continue de reculer. « Mais à un rythme beaucoup plus lent pour toutes les régions y compris en Asie-Pacifique », estime Infonetics. Une tendance qui restera à confirmer sur le second semestre alors que 2015 pourrait s'annoncer comme une année de stabilisation pour les acteurs européens.
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