Microsoft-Nuance : pourquoi l'UE a validé sans condition
Publié par La rédaction le - mis à jour à
L'UE a donné son feu vert au projet d'acquisition de Microsoft par Nuance, sans enquête approfondie. Sur quelles considérations repose cette décision ?
L'acquisition de Nuance par Microsoft ne posera aucun problème de concurrence au sein de l'Espace économique européen. Ainsi en a décidé Bruxelles, sans mener d'enquête approfondie.
Sur quels éléments se fonde cette conclusion ? La Commission européenne revient sur quatre aspects qu'elle a étudiés.
Son constat sur ce volet : les deux entreprises proposent « des produits très différents ». Nuance, principalement des solutions prêtes à l'emploi fournies aux utilisateurs finaux. Microsoft, des API, dans le cadre de l'offre Azure Cognitive Services.
Constat : le concurrents de Nuance sur le secteur de la santé ne dépendent pas de Microsoft pour les services cloud. Et ils ne sont pas de « gros » utilisateurs de ce type de services.
Le nouvel ensemble, a estimé Bruxelles, n'aura ni la capacité ni la motivation d'écarter ses concurrents sur un certain nombre de marchés. Notamment les logiciels de transcription (des soins de santé), de gestion de la relation client et de productivité*.
Conclusion de la Commission européenne : Nuance ne peut utiliser ces données que pour fournir ses services. Des restrictions contractuelles et la législation en matière de protection des données empêchent leur usage par d'autres sociétés et à d'autres fins.
La FTC (États-Unis) avait donné début juin son feu vert à ce deal à 20 milliards de dollars. Son homologue australienne avait fait de même début octobre. Une enquête est en cours au Royaume-Uni. Sa première phase se terminera le 10 janvier 2022.
* Le deal laisse planer, entre autres, la crainte que Microsoft impose aux clients de Nuance une forme de vente liée d'Office 365.
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