Mobilité : l'Autorité de la concurrence s'inquiète pour les MVNO
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
L'arrivée de Free Mobile remet-elle en cause l'existence des opérateurs mobiles virtuels en France ? C'est ce que chercherait à déterminer l'Autorité de la concurrence.
Le sujet est d'importance. À tel point que l'Autorité de la concurrence a pris la décision d'ouvrir une enquête de sa propre initiative. Il ne s'agit pas d'une saisine, ni même d'une autosaisine, mais de l'intérêt que porte l'Autorité à une question de marché : à savoir si les opérateurs de réseau mobile virtuel (MVNO) ont un avenir en France. Une information rapportée par Les Echos (02/04).
Une question légitime depuis l'arrivée de Free le 10 janvier dernier sur le marché de la téléphonie mobile. Les offres de Free défient en effet toute concurrence avec des forfaits voix illimitée avec 3 Go de données à 20 euros ou 1 heure/60 SMS à 2 euros par mois (respectivement 15 euros et 0 euro pour les abonnés ADSL de la filiale d'Iliad), qui plus est sans engagement. Offres qui viennent ouvertement piétiner les plates-bandes des marchés de niche jusqu'alors visés par les MVNO. Alors que ces derniers ont réussi à s'élever, au fil des ans, à 12 % du marché mobile (fin 2011), 1 nouveau client de Free Mobile sur 4 serait un ancien abonné à une offre d'un MVNO.
Certains, comme Virgin Mobile, voire Zero Forfait, ont tenté de s'aligner sur l'offre de Free. Mais les conditions économiques d'accès aux réseaux des opérateurs mobiles ne permettent peut-être plus aux MVNO de pouvoir se positionner de manière concurrentielle. Les opérateurs virtuels se sont d'ailleurs plaints des conditions de l'offre d'accueil de Free Mobile, soulignant par exemple que le coût du SMS leur était facturé plus cher que le prix du détail.
Quelles conditions d'accès marché pour les MVNO ?
L'Autorité de la concurrence s'intéresse donc aux conditions d'accès au marché mobile pour les MVNO. Depuis le réseau de Free (qui s'appuie en grande partie sur celui d'Orange pour le moment) mais aussi ceux d'Orange, SFR et Bouygues Telecom. Autrement dit, savoir si ces derniers ont adapté leurs offres de gros face à la nouvelle concurrence. D'autant qu'à travers les offres respectives Sosh, Red et B&You, les opérateurs mobiles historiques proposent à leur tour des offres low cost depuis plusieurs mois.
Une démarche néanmoins curieuse de la part de l'Autorité de la concurrence qui a ouvert cette enquête en février dernier puisqu'aucune saisine d'un MVNO n'a été déposée rue de l'Echelle, selon le quotidien économique. Néanmoins, le syndicat CFE-CGC d'Orange devrait envoyer un courrier à l'Autorité, ce lundi 2 avril, pour l'alerter sur les pratiques anticoncurrentielles de Free Mobile.