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Prix, licensing, audits : Oracle l'éditeur le moins aimé des DSI

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Parmi 12 grands éditeurs, Oracle est celui que les DSI apprécient le moins. Et ce sur 8 critères différents. La conséquence des pratiques agressives de l'éditeur en matière de licensing et d'audit.

C'est un grand chelem dont Oracle se serait bien passé. Interrogées sur leur perception des principaux éditeurs du marché par IDC, les entreprises désignent Oracle comme le dernier de la classe. Et ce dans les 8 catégories considérées ! En matière de prix et de ROI (retour sur investissement). De facilité de maintenance et de mise à jour. De simplicité des relations de travail. De clarté des règles de licensing. De gestion de la dépense logicielle et des usages. D'adaptation des licences au Cloud, à la virtualisation ou à la mobilité. De fréquence d'audits. Ou encore de fréquence des redressements suite à ces audits.

Dans ces différentes catégories, la part des mécontents oscillent, pour l'éditeur américain, entre 29 et 45 % (contre 7 à 13 % pour le premier). Basée sur les réponses de près de 150 dirigeants d'entreprises du monde entier, l'étude, sponsorisée par Flexera (un éditeur spécialiste de la gestion des actifs logiciels), évalue la perception de 12 éditeurs. Si Oracle remporte la cuillère de bois haut la main, d'autres éditeurs, comme Adobe, IBM, Microsoft et SAP, s'attirent aussi les critiques des utilisateurs. A l'inverse, Citrix (fréquence des audits, coût et ROI, adaptation du licensing aux nouvelles architectures), VMware (facilité de maintenance, gestion de la dépense logicielle) et HP (clarté des règles de licensing, fréquence des redressements) sont distingués.

1 euro sur 2 vient des audits

Cette étude reflète probablement l'exaspération croissante des utilisateurs face à la politique de licences d'Oracle, jugée très agressive. L'Américain n'est pourtant pas, selon une étude de ExpressMetrix, l'éditeur qui lance le plus d'audits afin de vérifier la conformité du parc aux contrats signés (Microsoft, Adobe et Autodesk le devancent). Mais les audits qu'il pratique comportent des risques financiers majeurs. Avec des redressements se chiffrant en millions d'euros, voire en dizaines de millions. Des amendes qui servent souvent de leviers, aux commerciaux d'Oracle, pour négocier de nouveaux contrats avec des clients qui ont le choix entre lancer un nouveau projet avec l'éditeur, payer le redressement ou se tourner vers les tribunaux, une voie de dernier recours pour les entreprises.

Selon l'éditeur Snow Software, 50 % du chiffre d'affaires d'Oracle en Grande-Bretagne est réalisé après les audits menés par LMS (License Management Services), le département responsable des audits de licences. En France, sur la seule partie base de données, la proportion tournerait aussi autour de 1 euro sur 2, selon un interlocuteur de Flexera Software.

Les tribunaux s'en mêlent

« Les audits des éditeurs servent notamment de levier pour inciter les utilisateurs à passer au modèle de souscription », explique Thierry Borgel, directeur de projet au sein du cabinet de conseil SIA Partners. Et plus largement à relancer une croissance qui a tendance à ralentir. « Le BSA (un lobby d'éditeurs, NDLR) estime que 20 % des logiciels utilisés ne sont pas autorisés. Les éditeurs y voient un potentiel de croissance, d'où les audits. Sans cette arme, il est probable que l'industrie du logiciel ne connaîtrait pas de croissance », reprend Thierry Borgel. Selon une étude récente de la société anglaise 1E, auprès de DSI britanniques et américains, les entreprises sont en moyenne désormais confrontées à 4 audits d'éditeurs par an, contre 3 en 2012.

Mais, comme le montre l'étude d'IDC et de Flexera, l'arme est à double tranchant, car elle peut dégrader durablement la relation avec les clients. Les récents procès que des utilisateurs ont intentés à Oracle en sont le reflet. En novembre dernier, l'Afpa a obtenu gain de cause face à Oracle devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, ce dernier n'accordant pas l'éditeur les 13 millions de dédommagement qu'il réclamait suite à un audit. En juin 2014, Carrefour obtenait du TGI de Nanterre de ne pas exécuter sur ses serveurs des scripts que l'éditeur voulait lancer dans le cadre d'un audit. Cette judiciarisation dit bien l'exaspération des DSI face à des pratiques de plus en plus mal vécues.

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