Quand le coût freine l'adoption des tablettes et hybrides pro
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
Dans une étude menée par Netmediaeurope, les décideurs IT constatent une montée en puissance des tablettes et des hybrides. Et essaient de limiter les dépenses induites.
Il y a 2 ans, le monde de l'IT ne parlait que de BYOD et de mobilité en entreprise. Mais quel est l'impact aujourd'hui des technologies mobiles dans l'entreprise ? Netmediaeurope (éditeur de Silicon.fr) a réalisé une étude sur ce thème auprès de 395 décideurs dans 5 pays. Et les résultats donnent des enseignements très instructifs.
Tablettes et hybrides progressent
En premier lieu, la mobilité est un fait acquis dans l'entreprise sans distinction de taille. Le taux d'équipement en PC portables et en smartphones oscille entre 80 et 90%. Par contre, le fait nouveau est l'appétence de plus en plus forte pour les tablettes (50%) et les hybrides (21%). Les deux affichent une croissance de 13 et 14% sur un an. « Les hybrides effectuent une forte percée cette année et 1 entreprise sur 5 est allée dans cette direction. C'est un marché encore jeune par rapport aux tablettes mais très prometteur », assure Thierry Hamelin (photo ci-contre), directeur des études chez Netmediaeurope.
L'orientation vers les tablettes et les PC hybrides répond d'abord à une volonté de la part de l'entreprise (notamment des grands comptes) de gagner en productivité. Le premier bénéfice exprimé est une meilleure communication avec les équipes terrain. Même si cette notion de personnel de terrain que l'on distingue du personnel de bureau devrait, selon les sondés, disparaître dans les 5 prochaines années grâce à la mobilité. En second lieu, les solutions mobiles confèrent une plus grande disponibilité pour les clients. Enfin, elles apportent une meilleure collaboration en interne.
Des chiffres à rapprocher du développement du BYOD (Bring Your Own Device) au sein des organisations, qui poursuit son développement. Les entreprises sont 69% à l'accepter pour les PME (dont 67% de tablettes et smartphones) et 62% pour les grands comptes (dont 58% des smartphones et tablettes).
Une facture qui interroge et une sécurité qui effraye
Reste que si les bénéfices sont réels, des freins et des peurs demeurent ancrés dans l'esprit des responsables. Un des blocages est le coût que représente l'arrivée massive des tablettes et des terminaux hybrides. 41% des organisations sont soucieuses d'éviter une escalade des dépenses en matériel. Pour encadrer ce phénomène, elles usent d'astuces comme privilégier le remplacement des PC portables par des 2 en 1 (42%) ou renouveler moins souvent les ordinateurs (40%), voire tailler dans le budget équipement (38%). « Les responsables IT ont des contraintes budgétaires fortes. Auparavant, les tablettes étaient cantonnées aux dirigeants. La DSI arrivait donc à maîtriser les coûts. Avec plus de monde, la question du budget devient plus critique », admet Thierry Hamelin. En matière de coûts, les responsables IT sont par ailleurs sensibles aux dépenses cachées comme le développement et d'intégration des applications mobiles (38%) et l'administration (38%).
Parmi les craintes, la sécurité reste la terreur du décideur IT et elle s'est même accentuée sur 1 an (+10 points à 61% des répondants). Dans les inquiétudes, on retrouve le vol et la perte du terminal (60%), les virus et les malwares (53%) et l'accès non autorisé à certains services en ligne, comme Dropbox, Skype ou Twitter (51%). Ce dernier point arrive même en tête auprès des grandes entreprises, plus sensibilisées à la fuite des données. Un écart que l'on retrouve sur la mise en place de politiques de sécurité sur le BYOD. Les PME sont plus exposées et sous-estiment les risques liés au BYOD (40%).
Retrouvez ici l'ensemble des résultats de l'étude
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