RFID : le syndrome français
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Alors que les États-Unis exploitent désormais des dispositifs RFID 4 watts et que l'Europe s'y met, la France invoque la défense nationale pour jouer les exception culturelles ou presque.
La RFID -ou système d'identification par étiquettage magnétique en mode lecture/écriture - est considérée par beaucoup comme une petite révolution informatique. Or, elle serait dans le collimateur des militaires.
Selon des sources autorisées, il n'est pour l'heure pas question de dépasser la limite de puissance du 0,5 watt, ce qui pour l'utilisation sur le terrain est très restreignant - à peu près l'équivalent de l'emploi d'un télégraphe Chappe pour lire du braille ! Les participants d'une récente réunion de travail avec un représentant de l'armée en charge des accréditations pour cette technologie ont ainsi appris avec stupéfaction que l'armée n'avait toujours pas testé la technologie 2 watts et que le 0,5 watt était encore sujet à de nombreuses préoccupations rendant son utilisation problématique. Car il faut savoir que la bande UHF ou tout au moins une partie de celle-ci est employée par les militaires pour le guidage de certains missiles. C'est notamment le cas du missile Cora qui exploite la fréquence 0,5 watt des étiquettes radio de première génération. Or, comme chacun sait, il est primordial de pouvoir tester à coup sûr un système de guidage de missiles qui a certainement coûté plusieurs millions d'euros aux contribuables plutôt que de pouvoir récolter des centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés grâce à l'utilisation de la RFID. La solution médiane proposée par l'armée pour pallier ce problème présente un côté kafkaïen en diable. Il s'agirait de déterminer les zones sur lesquelles on pourrait en toute quiétude utiliser la technologie RFID. En revanche, pas question de mettre des étiquettes radio dans les supérettes du plateau du Larzac ou à proximité de Taverny ou de la rade de Toulon. En bref, une telle solution pour un transporteur reviendrait à lui proposer d'utiliser les étiquettes radio dans certains cas ou certains lieux mais pas dans d'autres, et encore sous certaines conditions, elles-mêmes susceptibles de changement, selon les besoins de la défense.