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Raspberry Pi : de la fondation caritative à l'IPO

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le

En 2008 naissait la Rasperry Pi Foundation. Quatre ans plus tard s’y greffait une société commerciale… qui vise aujourd’hui la Bourse.

Vers une IPO à 40 M$ pour Raspberry Pi ? C’est ce que vise la société commerciale adossée à la fondation du même nom. Destination prévue : le London Stock Exchange.

Ces 40 M$ proviendront de l’émission d’actions nouvelles. En parallèle, les actionnaires existants – dont le principal, qui n’est autre que la fondation Raspberry Pi – vendront des parts. Arm s’est engagé à en acquérir pour un montant de 35 M$.

L’entreprise britannique était entrée au capital fin 2023, prenant une participation de 3,4 % pour 20 M$. Quelques mois auparavant, Sony avait fait de même (pour 1,7 %).

Le groupe japonais fabrique plus de 90 % des SBC Raspberry Pi. Ainsi que la majorité des cartes embarquées (compute modules) et « beaucoup d’accessoires ».

Les premiers de ces accessoires furent lancés en 2013 (une caméra et un écran tactile). La société commerciale existait alors depuis quelques mois. Elle n’était pas encore propriétaire de la marque Raspberry Pi : celle-ci resterait, jusqu’en 2021, entre les mains de la fondation.

Il aura fallu attendre quatre ans entre la naissance de la Raspberry Pi Foundation (2008) et la mise sur le marché de son premier ordinateur. À l’origine, l’organisation caritative avait pour but de « promouvoir l’informatique chez les jeunes générations ». Et notamment, dans ce cadre, d’attirer des populations vers les cours de l’université de Cambridge, ville où son siège se trouve aujourd’hui encore.

Raspberry Pi Ltd. reconnaît sa dépendance à Sony, mais se pense capable d’adopter un fabricant alternatif dans un délai de 12 mois si nécessaire. Il ne s’engage pas, en revanche, pour ce qui est de son principal fournisseur de SoC : Broadcom. Une entreprise dans laquelle son patron Eben Upton a travaillé.

Le modèle fabless se développe chez Raspberry Pi

L’entreprise avait commencé à produire ses propres semi-conducteurs en 2021, avec le microcontrôleur RP2040, basé sur deux Cortex-M0+. Il y a ajouté, en 2023, le RP1 I/O, dont est équipé le Rasperry Pi 5.

Cette année-là, le chiffre d’affaires global a atteint 265,8 M$, pour un taux de marge brute de 24,8 %. À comparer aux 187,9 M$ de 2022 (22,5 %) et aux 140,6 M$ de 2021 (29,8 %).

Hors microcontrôleurs et accessoires, 72 % des volumes de ventes sont sur le marché de l’industriel et de l’embarqué. Entre autres utilisateurs, Raspberry Pi met en avant :

– KUNBUS (Allemagne) et sa plate-forme d’automatisation Revolution Pi
– FlightScope (USA) et son capteur pour golfeurs
– Schindler (Suisse) pour le pilotage des écrans tactiles dans ses ascenseurs
– Sharp/NEC (Japon) pour l’affichage dynamique

Sur la centaine de partenaires revendeurs, DigiKey et Mouser sont les principaux. Raspberry Pi revendique quelque 1300 OEM clients, dont 500 en direct. Ses plus gros marchés sont la Chine (1,6 million d’unités en 2023), les États-Unis (1,1 million), l’Allemagne (800k), le Royaume-Uni (500k) et l’Inde (300 k). L’Europe concentre 38 % de ses volumes de ventes. La distribution directe, 82 % (le reste s’appuyant exclusivement sur Premier Farnell, RS Components n’étant plus dans la boucle depuis 2021).

Raspberry Pi Ltd. emploie une centaine de personnes. Localisées pour l’essentiel au UK. Depuis 2019, il exploite un magasin physique en son fief de Cambridge. Il dispose aussi d’une activité édition (Raspberry Pi Press).

La société commerciale affirme avoir pu verser, depuis le démarrage de ses activités, 50 M$ à la fondation.

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