SAPPHIRE 2008 : SAP tranformé
Publié par David Feugey le | Mis à jour le
SAP se sent pousser des ailes. La compagnie affiche sa volonté d'aller de l'avant en continuant à transformer les méthodes de gestion des entreprises
Le grand rassemblement SAP Européen s'est clos ce mercredi, après trois jours d'intense activité. Loin des annonces de la SAPPHIRE 2008 d'Orlando, la SAPPHIRE 2008 de Berlin fut l'occasion pour les représentants de la compagnie de brosser un tableau d'ensemble de l'offre SAP.
Cette session s'est tout d'abord caractérisée par sa fréquentation record. Plus de 9.000 personnes étaient présentes : représentants de la compagnie, partenaires, journalistes et clients. C'est donc devant un parterre de plusieurs milliers de personnes que Henning Kagermann, co-CEO de SAP AG, puis Léo Apotheker, co-CEO de SAP AG, ont précisé la stratégie de la compagnie.
Leur intervention se plaçait pour l'essentiel sous le signe de la communication et de la collaboration. Dans cet esprit, les architectures orientées services (SOA) prennent tout leur sens, et l'optimisation des réseaux d'entreprise devient un enjeu crucial, auquel SAP pense pouvoir donner une réponse.
In fine, le but visé est simple : réduire le temps entre la phase d'analyse, la définition de la stratégie, et sa mise en application dans la pratique.
ERP 6.0 : un tournant important
Il existe aujourd'hui plus de 10.000 clients SAP ERP 6.0. La migration semble donc en bonne voie, même si nous avons eu la sensation que la compagnie y consacrait de larges ressources. quitte à retarder son offensive sur certaines offres, comme SAP Business ByDesign.
Aujourd'hui, ERP 6.0 couvre 24 industries. L'intégration des solutions Business Objects permet à la compagnie d'offrir un catalogue de plus de 2.800 services, qui sont utilisables dans le cadre de la modélisation de processus d'entreprise. C'est sans contexte la grande force de la firme.
C'est également un changement important face aux ERP d'ancienne génération, où les processus étaient programmés et fixés « en dur ». Demain, une nouvelle catégorie de professionnels sera en mesure de modéliser directement les processus d'entreprise, en assemblant divers services de base. D'autres professionnels pourront axer leurs efforts sur la fourniture de services tiers, indépendants, mais pouvant s'intégrer aux solutions SAP.
Business Objects : toujours indépendant
NetWeaver (la solution d'intégration de SAP) exploite parfaitement le concept d'agrégation de services. Si l'esprit du web 2.0 réside dans la création d'applications web puissantes, capables d'échanges complexes, les « Ultra Business Objects » poussent ce concept à son paroxysme.
Ces objets métiers de nouvelle génération (mais toujours du domaine de l'intelligence économique), conservent leur indépendance, et continueront donc à pouvoir fonctionner hors de la plate-forme SAP. C'est une nouvelle rassurante.
Contrepartie de cette montée en puissance : ils sont de plus en plus complexes. Un travail de fond est donc en cours. Il vise à éliminer les couches intermédiaires présentes entre les Business Objects et SAP, afin de réduire la charge générée.
ByDesign : décalé ou recalé ?
SAP Business ByDesign semble bien malchanceux. Le choix d'un mode hébergé / loué est audacieux et la cible (les PME) semble bonne. Et pourtant, l'ERP « pour les réfractaires aux ERP » ne décolle pas. SAP promettait 10.000 clients pour 2010, avec un milliard de dollars de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, la compagnie maintient ses prévisions, mais les décale dans le temps. de 12 à 18 mois.
En 2008, vingt pays devaient être couverts par cette solution. Finalement, SAP a préféré réduire ce nombre à six (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine et Inde). Raison invoquée : prendre le temps de s'adapter aux spécificités des infrastructures locales et maximiser les retours avant de s'engager dans un lancement à plus grande échelle.
Nous nous demandons toutefois si le frein humain qui touche les TPE quand à l'externalisation de données jugées critiques, ne touche pas aussi (dans une moindre mesure) les PME. Une chose est certaine : la compagnie devra déployer des trésors de patience pour convaincre les plus frileux.