Salaires des cadres : les compétences numériques sont bien valorisées
Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
Les données d'Expectra (groupe Randstad) dénotent l'influence des compétences digitales sur la rémunération des cadres.
Sur le marché de l'emploi cadre, la transformation numérique est source d'opportunités, mais aussi de tensions.
L'Apec (Association pour l'emploi des cadres) dressait ce constat dans un rapport publié en début d'année.
Expectra s'est intéressé à ces tensions et à leur influence sur les rémunérations.
La filiale du groupe Randstad a établi des statistiques à partir des postes qu'elle a pourvus en CDD, en CDI et en intérim sur des profils de bac + 2 à bac + 5.
Elle a analysé quelque 88 000 fiches de paye couvrant 136 qualifications (74 fonctions cadres et 62 fonctions d'agents de maîtrise) sur 6 filières d'activité.
Entre juillet 2018 et juin 2019, le salaire brut annuel médian - hors congés payés, indemnités de fins de mission et primes variables - a augmenté de 2,4 %, à 45 793 ?.
Expectra l'impute essentiellement au déficit de compétences qu'engendre la transformation numérique des entreprises.
L'automatisation en est un facteur, notamment dans les RH et dans le secteur de la finance. Confier à la machine les tâches à faible valeur ajoutée entraîne un besoin en profils plus pointus. On attend notamment d'eux des compétences comportementales (soft skills).
Soft skills et méthodes « agiles »
Ces soft skills sont plus attendues encore dans les métiers tournés vers la connaissance et l'expérience client, affirmait l'EBG dans une analyse publiée peu avant celle de l'Apec.
Expectra va dans le même sens. Ses données mettent en lumière la position très favorable, dans le domaine commercial & marketing, des profils liés au digital.
Le BTP n'échappe pas non plus au phénomène, marqué entre autres par le recours aux engins de chantier connectés et au BIM (Building Information Modeling). Aucun secteur d'activité n'enregistre une aussi forte croissance du salaire médian sur la période considérée (+ 2,8 %).
En la matière, l'IT arrive au 4e rang (+ 2,2 %). Expectra souligne la pénurie sur certaines compétences associées à l'architecture et à la sécurité des systèmes d'information. Ainsi qu'au développement logiciel et plus globalement aux profils qui maîtrisent les méthodes dites « agiles ».
* Autre constat de l'Apec, sur la base d'une vingtaine d'études produites entre 2012 et 2017 : le numérique fait émerger des métiers « de niche ». Par exemple, concepteur de MOOC, gestionnaire de contrats informatiques, consultant en e-réputation ou expert en cryptologie.
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