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Samsung parie sur le Français Sigfox dans l'Internet des objets

Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le

Samsung intègre désormais la technologie Sigfox de connexion des objets à sa plate-forme de développement Artik et investit également dans le capital de la start-up française. Un engagement salué par Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie.

« Nous sommes entrés dans l'ère de l'Internet des objets. » Young Sohn, président et Chief Strategic Officer de Samsung Electronics, s'est déplacé à la Maison de la Mutualité, à Paris, lundi 15 juin, pour annoncer plusieurs initiatives autour l'Internet des objets (IoT) en France. La première, et pas des moindres, est la signature d'un partenariat avec Sigfox. Partenariat stratégique puisqu'il intègre les volets technologique et financier.

Sur le premier volet, Samsung entend supporter la technologie IoT de Sigfox sur sa plate-forme Artik, également annoncée lors de l'événement. Composée de modules électroniques intégrant les problématiques de connectivité, de sécurité, d'interopérabilité, d'intégration, de développement, de connectivité via des API ou encore de Cloud pour le traitement et l'accès aux données, la plateforme vise à accélérer le développement des applications et la mise en production des objets connectés sur le marché.

Young Sohn Artik, de Samsung Electronics, présente la plateforme Artik de développement des objets connectés.

Le quatrième protocole de connectivité mobile

Rappelons que Sigfox opère un réseau dédié à la collecte des données d'objets en basse consommation à partir d'un protocole de communication sur la technologie Ultra Narrow Band (UNB). Implanté en France (à Toulouse), en Espagne et aux Etats-Unis, le réseau couvre aujourd'hui plus d'un million de km² dans le monde. Une capacité appelée à s'étoffer rapidement au fil des mois dans le reste de l'Europe, en Amérique latine (Brésil, Argentine, Chili notamment) et en Asie grâce, notamment, aux 100 millions d'euros que la start-up a levés en début d'année.

Un développement et une technologie que Samsung considère donc comme stratégiques pour s'imposer sur le secteur de l'IoT. L'accord technologique d'interopérabilité des solutions techniques respectives permettra notamment aux développeurs Artik de tirer parti de la capacité de Sigfox à offrir des solutions d'objets connectés partout, ou presque, dans le monde. « En tant que partie prenante de l'écosystème Samsung Artik, la technologie Sigfox permet de faire un énorme pas en avant pour l'Internet des objets, en simplifiant les choses pour que les développeurs puissent créer des appareils à faible coût, de faible puissance, ainsi que des services qui se connectent simplement au réseau », a déclaré Young Sohn. De son côté, avec ce partenariat de poids, Ludovic Le Moan, co-fondateur et dirigeant de Sigfox, voit déjà sa technologie comme un standard de fait en la positionnant comme « le quatrième protocole de connectivité mobile après le GSM, le Wifi et le Bluetooth ».

La France est de retour

Si rien n'est encore joué en matière de standardisation des technologies de communication dédiées à l'IoT - la concurrence se développe (chez Bouygues Telecom ou Qowisio en France) -, il est certain que Samsung s'inscrit comme un partenaire de poids pour Sigfox. D'autant que le géant coréen a également annoncé investir dans le capital de l'entreprise française à travers son fonds Samsung Ventures. Le montant de l'investissement n'a pas été précisé. Mais il doit être suffisamment conséquent puisque Anne Lauvergeon, présidente du conseil d'administration de Sigfox depuis avril 2014, n'a pas hésité à monter sur la scène de la Mutualité pour accueillir le nouvel investisseur.

Au-delà de Sigfox, Young Sohn a également annoncé l'ouverture d'un Innovation Center à Paris. Le dirigeant n'est pas entré dans les détails du fonctionnement de ce centre d'innovations mais il a inscrit l'initiative comme une volonté de collaborer avec la French Tech. Ce dont s'est réjoui Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie et des Finances a profité de son passage pour rappeler l'importance des partenariats entre les start-up et les grands groupes, un axe prioritaire de la mission French Tech selon le ministre. Et notamment « dans les objets connectés qui construisent l'industrie du futur ». Avec « ses bonnes universités, ses chercheurs et un système de taxes attractif, il est évident que la France est de retour [sur la scène du développement économique numérique] », s'est félicité le ministre.

Young Sohn et Emmanuel Macron, ministre de l'Economie et des Finances

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