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TRIBUNE : ATI aura coûté 'très/trop' cher à AMD, la sanction est en marche.

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Le fondeur a reconnu qu'il a trop payé l'acquisition d'ATI, et qu'il va devoir revoir sa copie. Les marchés ne lui pardonneront pas !

Dans une note d'information à la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme de Wall Street, le fondeur AMD a informé les autorités qu'il se trouvait contraint de passer une forte charge afin de réduire la valeur (goodwill) estimée du rachat de ATI Technologies Inc.

Le montant de la charge n'a pas été évoqué.

Au moment de l'annonce de cette acquisition en octobre 2006, nous évoquions le prix qui nous semblait extravagant que le challenger d'Intel s'était engagé à payer pour ce rachat, 5,6 milliards de dollars !

Très cher payé pour une acquisition certes stratégique, mais dont la logique industrielle de rapprocher CPU et GPU (le processeur informatique et le processeur graphique) nous semblait une mesure de la dernière change pour AMD de confirmer sa place de challenger sérieux face au géant des semi-conducteurs.

Aujourd'hui, la note d'AMD à la SEC donne raison à l'analyse négative rendue à l'époque par nombre d'observateurs.

En cause pour cette survalorisation, en particulier, un certain nombre de valeurs qualifiées d' »actifs intangibles » sur le calcul du 'goodwill', dont la réputation de la compagnie, son influence, et jusqu'au moral de ses employés !

Dans la transaction qui a abouti au rachat, ce 'goodwill' aurait été estimé à 3,2 milliards de dollars ! Soit trois fois la valeur des technologies et produits développées par Ati ! Un air de sur-valorisation des entreprises Internet après implosion de la bulle qui en dit long sur les erreurs accumulées par AMD.

Et depuis le rachat d'ATI, le fondeur évolue de déboires en difficultés. A commencer par le retour d'Intel sur le devant de la scène avec sa très réussie technologie 'core', et son investissement industriel sur les 45 nanomètres (nm). A comparer aux erreurs et retards accumulés par AMD avec Barcelona (quad-core pour serveurs) et Phenom (dual et quad core pour desktop), qui en sont encore qu'en 65 nm.

On notera à ce propos qu'Intel n'en a pas terminé avec ses projets technologiques, en particulier sur le graphisme HD qui, de développements en acquisitions, devrait faire son apparition au sein des processeurs et chipset du géant dans quelques trimestres. Une manière de rappeler qu'AMD/ATI n'a pas l'exclusivité de la convergence CPU/GPU, mais également de remettre à sa place l'ambitieux Nvidia.

Mais surtout, même en ouvrant les portes de son capital à de riches fonds d'investissement des émirats, AMD aura du mal à se remettre de cette lourde déconvenue financière. A moins de 9 dollars à la clôture de Wall Street ce mercredi 12 décembre 2007, le titre AMD affichait une perte de 54 % de sa valeur depuis le début de l'année. Et ça, les marchés ne lui pardonneront pas !