Télécoms : la baisse des revenus des opérateurs se confirme en 2013
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Les derniers chiffres de l'Arcep sur le 4e trimestre 2013 confirment le recul des revenus des opérateurs sur les marchés des services grands publics, malgré une hausse des clients et usages.
Au 4e trimestre 2013, le revenu des opérateurs français sur le marché de détail (offres grand public) s'est élevé à 9,4 milliards d'euros. Un résultat en baisse sensible de 8,3% par rapport à la même période en 2012, indique l'Arcep dans son dernier Observatoire des marchés télécom.
Le secteur confirme donc son recul, notamment entraîné par la chute de 15,8% des résultats issus des services mobiles sur le trimestre (3,5 milliards), à peine freinée par les communications fixes (en recul de près de 4% à 3,7 milliards). Une chute qui s'est sensiblement accélérée sur le trimestre alors que sur l'ensemble de l'année, selon des résultats encore provisoires, les reculs s'élèvent à 14% et 3,1% respectivement en moyenne. En 2013, toujours sur le marché de détail, les opérateurs affichent un chiffre d'affaires de 38 milliards d'euros.
Hausse des usages
Le secteur est clairement victime de la pression concurrentielle, concrétisée par l'arrivée de Free dans la mobilité en 2012, alors que le volume de clients et les usages sont en constante augmentation. Le marché du fixe a ainsi généré 900?000 nouveaux abonnements (dont 440?000 en très haut débit). Côté mobile, à 76,8 millions de cartes SIM, le secteur a produit 3,6 millions de nouvelles puces sur l'année 2013 (+5% au 4e trimestre), une croissance notamment portée par le M2M et les accès Internet mobiles seuls (data only) avec 10,53 millions de cartes «?non voix?» en circulation aujourd'hui.
L'appétence pour l'Internet mobile ne se tarit pas. Les 47?550 To de données échangées sur les réseaux mobiles traduisent une croissance annuelle de 63,3% (+67% sur le seul 4e trimestre). A raison d'un peu plus de 3 heures de conversation mensuelle depuis un téléphone mobile, le trafic voix croît, lui, de près de 15% (à 36,3 milliards de minutes). Une hausse qui pèse sur la voix fixe, en chute de plus de 10% par rapport à 2012 (à 25 milliards de minutes).
Et les emplois ?
Malgré son déclin annoncé du fait de la concurrence des messageries applicatives, le service de SMS a vu son trafic annuel augmenter de 3,9% au 4e trimestre 2013, avec l'émission de 50,9 milliards de messages (soit 258 par utilisateur et par mois en moyenne). Un rythme néanmoins nettement moins élevé que les +20 à +30% de 2012.
Le recul des revenus ne semble néanmoins pas impacter les investissements. A 7,2 milliards d'euros, ils restent relativement stables depuis 2011 (7,17 milliards) et 2012 (7,32 milliards), hors achat de fréquences. A défaut des investissements, il restera donc à voir l'impact du recul des revenus sur l'emploi. Sur ce terrain, les chiffres de l'Arcep ne seront publiés que le 28 mai. En 2012, le secteur employait 129?000 personnes (quasi stable à +0,3% près par rapport à 2011). Une stabilité qui risque de voler en éclat pour 2013 alors que les opérateurs, SFR et Bouygues Telecom principalement, ont dévoilé des plans de restructuration dès juillet 2012. La question sera de savoir si ces restructurations ont été intégrées aux chiffres de 2012 ou 2013.
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