Très haut débit: le VDSL2 comme alternative à la fibre optique?
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
En attendant que la fibre optique couvre l'ensemble du territoire français, les zones peu denses pourraient trouver leur salut dans la technologie cuivre VDSL. Ne manque plus que la volonté politique.
Si le gouvernement annonce à grand renfort d'Assises et de grand emprunt que la France sera totalement équipée en fibre optique en 2025, il n'est pas certain que les zones rurales aient la patience d'attendre toutes ces années (sans compter les retards) pour profiter du très haut débit (surtout quand on sait que certaines zones reculées ne bénéficient toujours pas, en 2010, du haut débit filaire). Des projets sont en cours pour mettre à jour les campagnes en attendant mieux.
Trois solutions techniques sont notamment étudiées : la transformation d'un sous-répartiteur en NRA-Zx (noeud de raccordement avec des équipements actifs); le déport de DSLAM (équipement qui assure le multiplexage des lignes téléphonique vers des services haut débit); et la «bi-injection» permettant aux opérateurs d'implanter leurs équipements au niveau de la boucle locale (NRA) ou de la sous-boucle (SR).
Si le NRA-Zx est en cours d'étude auprès de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) et un groupe d'experts, France Télécom pencherait pour la solution «bi-injection», révèle une enquête de notre confrèreITespresso.fr. « L'opérateur historique verrait dans ce choix la possibilité d'apporter le très haut débit dans des zones peu denses (donc moins rentables) comme les territoires ruraux. Et ce, par le biais de la boucle locale cuivre qu'il possède », écrit notre confrère.
France Télécom apporterait donc la fibre jusqu'au répartiteur (point de départ de la boucle locale) et dynamiserait le réseau à base de technologies VDSL2 (qui porte potentiellement les débits jusqu'à 100 Mbit/s en full duplex sur une simple paire de cuivre) jusqu'à l'abonné final. Un choix qui s'inscrit comme une bonne alternative en attendant la fibre optique qui pourrait mettre des décennies avant de s'installer dans les zones peu denses.
Sauf que la solution «cuivre» risque d'apparaître comme un frein au déploiement de la fibre optique. « En donnant une seconde vie au cuivre, c'est le risque d'une sur-fracture numérique qui peut s'installer », déclare à ITespresso.fr un spécialiste sous couvert d'anonymat. « Pour que la fibre décolle, il semble nécessaire de tuer le cuivre », renchérit Edouard Barreiro, représentant de l'UFC-Que choisir. Bref, l'arrivée du très haut débit dans les campagnes risque de se heurter aux débats politiques plus qu'aux problématiques techniques. Dans tous les cas, la solution VDSL2 reste « une hypothèse parmi d'autres », souligne un opérateur.