UMTS/3G: services et continuité des réseaux, les deux axes de réussite?
A l'occasion du Forum Télécoms des Echos, les opérateurs tirent un bilan des lancements de l'UMTS. Les positions évoluent: SFR par exemple envisage désormais d'allier Edge et 3G afin de capter plus d'abonnés de plus en plus friands de services
D'après une étude réalisée par Tns-Sofres les abonnés sont de plus en plus adeptes des services tels la visio (88%), le MMS, (86%) et Internet (84%). C'est la première conclusion de la table ronde sur la 3G qui a eu lieu lors du Forum Télécoms organisé par
les Echos. Des chiffres qui mettent en exergue la révolution que connaît actuellement le monde de la téléphonie mobile. Ce que souligne d'ailleurs en introduction, Didier Lombard, le P-dg de France Telecom qui a déclaré en guise d'introduction au forum : « Les opérateurs doivent tous évoluer. Nous venons de la téléphonie classique, bien rationalisée. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde numérique global. Par conséquent, les réseaux sont différents, nous fournissons une multitude de services : téléphone, visiophonie, texto, vidéo. C'est donc normal si les spécialistes s'invitent à la table. » Est-ce là l'avenir du mobile ? Devenir l'outil universel par excellence. Du moins, pour Christian Slabaing, le directeur général télécommunications de l'opérateur très tendance en Europe (sauf en France) Hutchison 3G Europe : « c'est l'exploitation du haut débit qui va permettre l'amélioration des services ». Hutchison 3G fait presque figure de « business model » en matière de téléphonie dernière génération. L'opérateur compte 8 millions d'abonnés dans le monde et progresse très rapidement. Selon le dg il y aurait « 20.000 abonnés par jour, soit une personne toutes les quatre secondes. » En France, le haut débit mobile a pour le moment séduit environ 100.000 personnes chez Orange et SFR. Du coté des opérateurs Pour que les abonnés puissent s'adonner à ces nouveautés, les opérateurs se livrent une nouvelle bataille, par réseaux interposés. Technologiquement, il y a deux solutions. La norme EDGE (Enhanced Data Rate for Global Evolution) une évolution du GSM (Global System for Mobile Télécommunications) et la norme UMTS (Universal Mobile Telecoms Systems) dite de troisième génération (3G). Pourtant, tous les moyens sont bons pour défendre sa part du gâteau, débit plus stable, meilleure couverture du territoire, plus grande simplicité, tarifs. Et malgré l'entente cordiale qui plane, le débat va bon train. Orange, le premier réseau haut débit mobile de France, a fait un choix qui correspond à sa logique commerciale : l'Edge couplé à la 3G. Car cette dernière ne couvre qu'une partie du territoire. Fin 2005, 50% du territoire devrait être équipé, et 70% d'ici à 2006 [ndlr : et 90% des usages]. Et à la différence de l'Asie, l'UMTS, « made in France » va être compatible 2G/3G. SFR penche vers Edge Avec le lancement de Edge pour les professionnels, et de sa version grand public lancée le 2 juin dernier, la filiale de France Télécom a fait le choix de la continuité territoriale et des clients entreprises. Ce dernier représente un marché de 35.000 clients (fin mai) qui est quasiment à 100% UMTS (3G). Interrogé, Didier Quillot, P-dg de Orange France, a déclaré à la presse : « la complémentarité Edge/3G permet une couverture immédiate, d'ailleurs 28 opérateurs ont adopté cette technologie dans 25 pays en Europe. » Sur le marche entreprise, Orange vise 70% des clients nomades. En terme de perspective globale, Orange espère 1 million d'abonnés dans un an. Et concernant la télé sur mobile, selon SFR, il y a 270.000 connexions à TV Live par mois. Du côté de SFR, on se focalise sur l'UMTS. Le directeur général, Pierre Bardon, y voit trois avantages. D'abord « une plus grande capacité voix, un meilleur débit, et enfin un nouveau service, que seul l'UMTS permet : la visio ». D'ici la fin de l'année, SFR estime qu'il devrait disposer de 500.000 clients avec un ARPU (revenus moyens par abonnés) de 3,8 euros supplémentaires. En clair, l'opérateur a bien l'intention de s'imposer sur la 3G. Mais pas seulement, ainsi Pierre Bardon a déclaré : « nous avons l'intention de développer Edge en complément de la 3G ». « Un véritable scoop ! » du moins pour Didier Quillot?
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