USA, Royaume-Uni et Canada refusent de partager le pouvoir sur l'ICANN
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Après plus de deux semaines de négociations à Dubaï et l'amorce d'un consensus d'une nouvelle gouvernance de l'internet placée sous l'égide des Nations-Unies et de l'UIT, les délégations anglo-saxonnes ont finalement refusé de signer le texte, prétextant un risque de « censure ».
Contesté, le « soft power anglo saxon » conserve sa suprématie sur les réseaux numériques. Après plus de deux semaines de négociations à Dubaï et malgré l'amorce d'un consensus, les délégations anglo-saxonnes ont finalement refusé de signer le texte appelant à une nouvelle gouvernance de l'internet.
Né en 1969 aux Etats-Unis à l'initiative de la DARPA, le réseau Internet est contrôlé depuis ses débuts par des administrations sous le contrôle de Washington. Depuis 1996, c'est par exemple l'ICANN, une entreprise américaine, qui se charge d'associer les noms de domaine et les adresses IP, disposant ainsi du pouvoir de couper l'accès à n'importe quel site web.
Une situation qui remet en cause la souveraineté de nombreux pays dont l'Inde, la Chine ou la Russie, qui estiment que cette gouvernance doit désormais revenir à l'UIT, l'Union Internationale des Télécommunications, une organisation dépendante de l'ONU.
Réunis à Dubai, les membres de l'UIT avaient d'ailleurs travaillé sur un texte dans lequel les pays signataires se voyaient reconnaitre des « droits égaux pour réguler l'internet« . Un texte qui semblait faire consensus mais qui a finalement été rejeté par les Etats-Unis et ses alliés canadiens et britanniques.
« C'est avec le coeur lourd et un sentiment d'échec que les Etats-Unis ont pris la décision de ne pas signer le document dans sa forme actuelle. » a indiqué à la BBC Terry Kramer, l'ambassadeur des Etats-Unis à l'UIT prétextant des risques de censure de l'internet et une menace pour son actuelle dynamisme économique.
En dehors des britanniques, alliés des Etats-Unis, les Européens sont par ailleurs apparu particulièrement discrets lors de ce congrès et le gouvernement français, favorable dans le passé à un contrôle de l'ICANN par l'ONU, n'a pas manifesté de soutien aux propositions russes ou chinoises.
Alors que des pionniers de l'internet comme le français Louis Pouzin réclament un changement de gouvernance, l'Afnic, qui a récemment renouvelé son affiliation à l'Icann, a récemment critiqué l'ambition de l'UIT. Le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe.
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