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Un hacker chinois inculpé pour cyber-espionnage du Boeing C-17

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Le responsable du bureau canadien de la firme chinoise Lode Technology est accusé par les États-Unis de piratage, complot et vol de documents concernant des avions militaires.

Un ressortissant chinois soupçonné de conspiration et d'accès illégal au système d'information du constructeur aéronautique américain Boeing et d'autres prestataires a été inculpé, vendredi 15 août, par un tribunal californien. Arrêté en juin dernier par les autorités canadiennes, l'homme de 49 ans, Su Bin, est accusé de piratage, complot et vol de documents confidentiels et secrets sur l'avion de transport militaire Boeing C-17 et les avions de chasse Lockheed Martin F-22 et F-35.

Le Y-20, clone du C-17 ?

Avant d'être arrêté, Su Bin (aka Stephen Su ou Stephen Subin) dirigeait le bureau canadien d'une société chinoise spécialisée dans les technologies aéronautiques, Lode Technology. Su est soupçonné d'avoir agi avec deux complices, installés en Chine, entre 2009 et 2013, pour dérober des gigaoctets de documents. D'après les États-Unis, le Y-20, avion de transport militaire chinois ayant réalisé son vol inaugural en janvier 2013, a bénéficié de ce piratage informatique. Il a fallu plusieurs années aux autorités américaines pour trouver les suspects.

De la Corée à Macao

Su Bin et ses complices présumés auraient utilisé des messageries en ligne, dont Gmail. Des extraits de communications ont été ajoutés au dossier de plainte par un agent spécial du FBI. En août 2012, l'un des hackers basés en Chine évoque un effort de 2,7 millions de yuans (439 000 dollars) sur l'année pour obtenir 85 Go de données sur le Boeing C-17, dont des documents et schémas concernant le câblage électronique de l'avion cargo. Le hacker supposé parle d'un réseau sécurisé « extrêmement complexe ». Les documents dérobés auraient été transférés vers des serveurs installés dans différents pays d'Asie, dont la Corée du Sud et Singapour, avant d'être déplacés à Hong Kong ou Macao. En Chine, ces informations auraient été remises « en main propre ».

Le double jeu de Washington et Pékin

En visite officielle à Pékin le mois dernier, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a déclaré que les attaques informatiques à l'encontre d'entreprises américaines portent atteinte à l'économie et à la compétitivité des États-Unis. Des déclarations qui font suite à l'inculpation de cinq militaires chinois accusés de piratage informatique et d'espionnage industriel. De leur côté, les autorités chinoises ont taxé Washington « d'hypocrisie » après le scandale dés écoutes menées par la NSA et affirmé que les entreprises chinoises sont elles-mêmes victimes de cyberattaques américaines.

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