AWS Summit : Les DSI deviennent les Mister Q du Cloud
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
A l'occasion du AWS Summit de Paris, le fournisseur de IaaS a vanté les mérites de ses différents services. Les DSI tentent d'apprivoiser les différentes fonctionnalités.
La machine est bien rôdée, Amazon Web Services a fait le plein de clients et de partenaires à l'occasion de son AWS Summit. Comme à son habitude, le Dr Werner Voegels, CTO du fournisseur de IaaS, est à la manoeuvre pour la séance inaugurale. Et dès le début le ton est donnée. « Le Cloud d'AWS peut vous donner des superpouvoirs. Avec les différents outils, les services mis à votre disposition, vous êtes les Q dans James Bond. » Une référence à l'inventeur génial des gadgets utilisés par le célèbre espion de sa Majesté. Un moyen pour le CTO de revaloriser les DSI dans la salle qui penseraient que le Cloud est synonyme de disparition ou d'abandon de pouvoir.
Les avatars virtuels de Silkke rêvent de GPU
Une fois installé sa thématique, le dirigeant a pu dérouler les grandes annonces du AWS Summit américain montrant les super pouvoirs donnaient aux responsables informatiques « avec plus de 1000 services et fonctionnalités disponibles ». Il s'est attardé sur les instances F1 avec des puces FPGA, capables d'adresser des workloads très spécifiques et très gourmands en ressource. Il a évoqué par ailleurs les instances à base de GPU (Elastic GPU) en cédant la parole à la start-up Silkke qui créé des avatars en haute définition pour la réalité virtuelle. Cette société d'origine nantaise a mis au point une cabine capable de prendre les mesures, de les envoyer dans le Cloud d'Amazon pour, au bout d'1 heure, générer un avatar unique et compatible avec toutes les plateformes de réalité virtuelle. Son fondateur et directeur général, Edouard Deslandes, explique que « nous regardons avec intérêt les instances GPU avec des ambitions dans l'intelligence artificielle et les agents conversationnels ».
Radio France pilote ses pics de charge
Dans le cas de Radio France, les superpouvoirs du directeur des nouveaux médias se sont exercés récemment avec les législatives. « Sur France Bleu, nous avions mal paramétré le nombre d'instances nécessaires pour gérer le pic de charge à 20h00 quand tout le monde veut connaître les résultats nationaux et au niveau de sa circonscription. Nous nous en sommes rendus compte et nous avons provisionné en urgence des serveurs en plus », avoue Laurent Fritsch. L'acquisition de ces superpouvoirs a débuté à son arrivée à Radio France en 2015 en pleine période des attentats de Charlie Hebdo et de l'hypercasher. « Le site a été en rade pendant 3 semaines, bloquant tout le monde. Il y a eu une réflexion sur la gestion des pics d'audience et plus généralement sur le concept d'hyper-radio avec le contenu mobile (podcast, direct, etc) », explique le responsable. Or dans cette démarche, « il faut se reposer sur un socle qui accompagne le changement, car nous sommes en perpétuel mouvement. Nous avons fait le choix d'AWS à travers plusieurs briques EC2, des conteneurs, S3 pour le stockage et Route 53 pour le réseau », souligne Laurent Fritsch.
Engie Digital, la fabrique à applications de transition numérique
Enfin dernier Mister Q présent sur scène, Gérard Guinaman, vice-directeur d'Engie Digital. Le spécialiste de l'énergie est en pleine évolution via la transition énergétique et la décentralisation de la production d'énergie. Pour accompagner ce mouvement, le numérique est la pierre angulaire autour de 4 axes : « une orientation business, nous devenons une fabrique à produit et à application pour nos clients; des partenariats comme avec AWS flexible et scalable; la création d'un écosystème de communautés en interne pour une plus grande adhésion; et enfin la mise en place d'une plateforme innovante Cloud et API first », décline le dirigeant.
Et les premiers résultats sont là avec la création via la plateforme AWS et celle de C3 IoT, de l'application Clara Domus , « ancêtre du terme smart building en latin », souligne avec humour Gérard Guinaman. « 500 bâtiments sont connectés en Italie et l'objectif est d'atteindre les 3500 fin 2018. L'ensemble des capteurs envoie des informations et l'application à destination des managers de bâtiment. Sur leur smartphone ou tablette, ils peuvent voir quels sont les bâtiments les plus énergivores, où intervenir, faire du benchmark sur la consommation énergétique ». Le dirigeant ajoute : « Nous prévoyons la création d'autres applications pour le marché domestique, mais également pour améliorer les performances de nos équipements. »
Pour Werner Voegels les DSI présents sur scène montrent que le Cloud peut faire changer les choses. Bien sûr la France est souvent considérée comme plus frileuse pour ces changements, mais le dirigeant devrait revenir la prochaine fois à Paris avec, dans sa musette, l'ouverture officielle d'une région Paris pour AWS. Il n'a pas voulu en dire plus sur la date, ni sur la localisation du futur datacenter. A suivre.
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