AWS re:Invent 2020 : les annonces à retenir
Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
Stockage, conteneurs, analytics… Retour sur les principales annonces qui ont jalonné les premières heures de la conférence AWS re:Invent.
Promesse tenue pour AWS. Face aux limites de bande passante introduites sur Docker Hub, la branche cloud d’Amazon s’était engagée à lancer un produit concurrent. Elle l’a officialisé au premier jour de la conférence re:Invent, dans le prolongement de son offre ECR (Elastic Container Registry).
Sur le volet conteneurs, on aura noté deux autres annonces. D’une part, celle d’ECS Anywhere et d’EKS Anywhere, lancés en version préliminaire avec une disponibilité générale projetée pour le 1er semestre 2021. De l’autre, celle d’AWS Proton, également ouvert en preview.
Sous la bannière « Anywhere », AWS entend permettre l’utilisation de ses services ECS (Elastic Container Service) et EKS (Elastic Kubernetes Service) sur des infrastructures privées. Un complément à des offres comme Outposts, également destinée à une exploitation sur site, mais basée sur du matériel AWS.
Quant à Proton, il doit faciliter le travail des équipes de développement en leur fournissant des infrastructures de déploiement gérées et normalisées. AWS propose, dans ce cadre, des modèles standardisés réutilisables qui prennent la forme de stacks.
Analytics : fusion calcul-stockage
Sur la partie analytics, on retiendra trois éléments en particulier.
Ce système de cache pour Redshift apporte des capacités de calcul au niveau du stockage. Il s’inscrit dans la continuité du lancement des instances RA3, qui permettent de dissocier ces deux couches. Disponibilité générale prévue pour janvier 2021.
Cette fonctionnalité s’adosse au service de préparation de données AWS Glue. Elle permet d’utiliser SQL pour créer des « tables virtuelles » combinant des données issues de plusieurs datastores.
Ce moteur permet de poser des questions en langage naturel (anglais pour le moment) sur l’outil de BI QuickSight.
Stockage : de l’archivage au « SAN cloud »
Dans la catégorie stockage, on aura noté :
Cette architecture est censée favoriser la montée en capacité des volumes io2 (jusqu’à 256 000 IOPS et 4 Go/s). Elle dissocie pour cela calcul et stockage au niveau de la couche matérielle. La couche réseau est réécrite en parallèle pour exploiter le protocole SRD (Scalable Reliable Diagram).
AWS promet, « dans les prochains mois », la possibilité d’attacher simultanément plusieurs instances à EBS Block Express. Ou encore une fonctionnalité de restauration rapide.
Promesse : davantage de flexibilité que les Gp2. Avec, en l’occurrence, la possibilité de moduler les performances (bande passante, IOPS) sans avoir à augmenter la capacité de stockage. Performance de base : 3 000 IOPS et 125 Mo/s. En pic : 16 000 IOPS et 1 Go/s.
Cette offre optimise le stockage S3 en déplaçant les objets entre des « niveaux d’accès » en fonction de l’ancienneté de leur dernière consultation. Jusqu’alors, il existait deux niveaux : « accès peu fréquent » pour les objets pas consultés depuis au moins 30 jours et « accès fréquent » pour les autres. S’y ajoutent désormais Archive Access (« accès asynchrone ») et Deep Archive Access (« accès rare »), avec des paliers respectifs à 90 et 180 jours.
Le machine learning en support de l’IoT
Les annonces dans le domaine du machine learning ont une coloration très industrielle. Avec, par exemple :
Cette offre IoT associe capteurs (vibrations, température), passerelle et services cloud pour la maintenance des équipements.
Par rapport à Monitron, pas de matériel fourni. L’offre se concentre sur l’automatisation du développement de modèles d’apprentissage automatique.
On passe là dans le domaine de la vision par ordinateur. Support de l’offre : une appliance physique à coupler aux caméras sur site et connectée aux services IoT/ML d’AWS. Un SDK est disponible pour les fabricants de caméras.
Il s’agit là de détecter des anomalies sur des vidéos et des images fixes, dans une logique de contrôle qualité.
Outposts en version light
Au rang des annonces compute figurent des versions « light » du matériel Outposts. Au rack 42U (illustré ci-dessous) vont s’ajouter, en 2021, des serveurs 1U et 2U. Le premier embarquera 64 vCPU, 128 Go de RAM et 4 To sur NVMe. Le second fournira le double de chacun.
AWS met aussi en avant plusieurs types d’instances déjà ou bientôt intégrées à son catalogue :
Elles reposent sur des puces Arm Graviton2, avec réseau 100 Gbps, bande passante EBS de 38 Gbps et jusqu’à 64 vCPU. Principal usage ciblé : la mise à l’échelle des applications de calcul parallèle.
Elles s’appuient sur du silicium AMD : CPU EPYC 2e génération (Rome) et GPU Radeon Pro V520. Elles complètent les G4dn, fondées sur des CPU Intel et des GPU Nvidia. Disponibilité « dans les prochains jours » avec jusqu’à 4 GPU par instance.
Elles fonctionnent sur des puces Xeon Scalable Cascade Lake. Et se positionnent comme une alternative aux z1d avec un meilleur dimensionnement de la mémoire et du stockage. On peut y accéder dans une zone AWS en Europe (Irlande).
Exploitant des Xeon Cascade Lake, elles sont axées sur la capacité de stockage : jusqu’à 48 To sur HDD pour les D3 (avec au maximum 256 Go de RAM et réseau 25 Gbps) et 336 To pour les D3en (avec réseau 75 Gbps). Elles sont accessibles en zones Irlande, Francfort, Paris, Suède et Londres.
Illustrations © AWS