Apple nie les problèmes de l'iPhone 4, mais accepte de le rembourser
Publié par David Feugey le | Mis à jour le
Apple est catégorique : l'iPhone 4 ne connait aucun soucis spécifique de réception. Toutefois, la compagnie offrira des coques de protection aux utilisateurs, afin de résoudre ce (non-)problème.
Réunion de crise au sein des locaux d'Apple, où la presse a été invitée vendredi dernier à une conférence visant à aborder les problèmes touchant l'iPhone 4. Vous pourrez retrouver le détail de cet évènement chez nos confrères de Gizmodo.
Steve Jobs montre, chiffres à l'appui, que le problème de réception touchant l'iPhone 4 est commun à d'autres smartphones et qu'aucune réelle solution n'existe. Dans le même temps, la firme décide d'offrir (ou de rembourser, pour ceux qui en possèdent déjà une), une coque de protection pour l'iPhone 4, cet accessoire permettant de résoudre les problèmes constatés. Les utilisateurs n'acceptant pas cette solution pourront se faire rembourser leur appareil.
Voilà de quoi nous laisser sur notre faim, puisqu'Apple tente de résoudre un problème qui, selon la compagnie, n'existe pas ou ne peut être réglé. Toute l'astuce de Steve Jobs est ici d'éclipser le véritable défaut touchant l'iPhone 4 au profit d'un autre, en faisant croire que l'atténuation du signal constatée sur ce terminal est normale. Explications.
Un problème classique.
Le patron d'Apple l'explique en long et en large : de nombreux smartphones sont touchés par des problèmes de réception. Pour preuve, en prenant « à pleine main » certains produits concurrents, la qualité de réception baisse. Steve Jobs a parfaitement raison. De fait, le problème ne vient pas ici des téléphones, mais de l'utilisateur, qui fait écran entre le terminal et le monde extérieur. Ceci fait baisser légèrement le signal, ce qui peut éventuellement faire perdre une ou deux barre en réception. Un phénomène courant, mais sans réelle gravité dans la pratique.
Et Steve Jobs de tancer vertement les médias, qui auraient monté en épingle ce problème, qui touche pourtant tous les smartphones et n'a pas de réelle incidence sur la qualité de réception. Sauf que, voilà, ce n'est pas ce défaut qu'ont relevé les utilisateurs et les médias.
. qui en cache un autre
En effet, le problème touchant l'iPhone 4 est tout autre. Deux antennes externes sont dédiées respectivement au réseau GSM et au Wifi. Si vous tenez le terminal d'une certaine façon, votre paume ou vos doigts pourront se placer sur les points d'intersection situés entre ces deux éléments. La conductivité naturelle du corps peut alors littéralement provoquer un court-circuit du signal, ce dernier tombant presque à zéro (posez un bout de métal sur le point d'intersection, situé en bas de la tranche gauche de l'appareil, afin de reproduire ce phénomène, quantifié ici ).
Nous sommes donc très loin du phénomène décrit par Steve Jobs. Contrairement à ce qu'il sous-entend, ce défaut ci ne touche que l'iPhone 4, puisque les autres téléphones utilisent tous des antennes internes, qui ne sont pas en contact direct avec l'utilisateur et situées en général à des endroits moins stratégiques (le bas de l'appareil, par exemple). Ceci explique aussi pourquoi un boitier de protection élimine en grande partie le défaut de l'iPhone 4 : il sépare l'antenne de la main de l'utilisateur.
Steve Jobs devient coutumier du fait
La séance de questions réponses qui a suivi la conférence de presse est cocasse à plus d'un titre, puisque Steve Jobs admet que le problème - qui n'existerait pas - n'est pas réglé par la mise à jour d'iOS 4.0.1, mais le sera probablement par la suite (en ajoutant un film isolant par-dessus l'antenne de l'iPhone 4 ?). Un vrai double discours ; celui à destination du public et celui, plus prudent, face aux représentants de la presse qui ne se sont pas laissés prendre.
Ce n'est malheureusement pas une première pour le patron d'Apple. Ce dernier avait tenté de faire passer les nouvelles conditions d'accès à l'App Store en critiquant le greffon Flash d'Adobe. Amusant, sachant que ces nouvelles conditions ne visent pas à interdire le Flash Player ou les interpréteurs de code (qui étaient déjà prohibés précédemment), mais les solutions de développement multiplates-formes produisant du code compilé, comme MonoTouch ou AIR. Une confusion volontaire entre le Flash Player et la plate-forme Flash, qui permet presque à Steve Jobs de passer pour un héros auprès des fans de la firme.
Fort heureusement, derrière ce discours marketing discutable, la compagnie fait les bons choix. Ainsi, c'est bel et bien la fourniture d'une protection et le remboursement sans condition de l'iPhone 4 qui ressortent positivement de cette conférence de presse. Bravo.