Avec Aurora, AWS dépoussière les bases de données dans le Cloud
Avec plus de 13 500 participants - essentiellement des profils techniques- contre 8000 en 2013, cette troisième édition de la manifestation annuelle d'Amazon Web Services (AWS) confirme l'intérêt croissant des entreprises pour la filiale Cloud du leader mondial de l'e-commerce.
ReInvent 2014 se tenait la semaine dernière à Las Vegas et ses dirigeants ont annoncé de nombreuses évolutions et nouveaux services dont Silicon.fr, présent à l'événement, présente les plus significatives.
Un premier bouquet d'annonce s'adresse directement aux développeurs et administrateurs de bases de données, utilisateurs incontournables pour concevoir et/ou déployer les applications d'entreprises utilisées par les métiers de l'entreprise.
La nouvelle norme pour le SI applicatif
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« Une croissance de 137% en un an sur le volume de données transférées par notre service S3, une augmentation de 99% du nombre d'instances EC2, un marketplace de plus de 1900 listings dans 23 catégories générant plus de 700 millions d'heures d'exécution par mois. Le Cloud d'AWS devient la nouvelle norme ! » s'exclame Andy Jassy, senior vice-président chez Amazon Web Services.
Après une longue démonstration illustrant les avantages du Cloud face à l'informatique traditionnelle, «nécessitant des millions de dollars d'investissement et autant pour maintenir une infrastructure lente, onéreuse, peu flexible, et gelée dans le temps,» le vice-président d'AWS a souligné les caractéristiques d'une infrastructure « freinant l'innovation : puissance de calcul et stockage généralement basiques, l'entreprise assume la responsabilité des mises à jour et migrations, et elle subit les lenteurs d'intégration des nouvelles technologies et possibilités.»
Le Cloud, présenté comme la nouvelle norme, répond efficacement à tous ces inconvénients, avec agilité, extension des possibilités, et déploiement continu de nouvelles capacités sans intervention de l'entreprise cliente.
« Cependant, pour Amazon Web Services, il ne s'agit pas uniquement de proposer une large gamme de services Cloud, mais aussi d'enrichir chacun d'entre eux des fonctions les plus évoluées du marché,» précise Andy Jassy. Effectivement, la panoplie de services s'élargit comme le montre l'illustration.
Aurora : l'aube d'une nouvelle ère pour le SGBD Cloud ?
2014 aura été l'année des bases de données et des services de données sur le Cloud. Après Oracle (voir notre article) , IBM (notre article), ou encore Salesforce (lire ici), AWS innove elle aussi sur ce segment en annonçant sa base de données relationnelle cloud Amazon RDS Aurora (RDS pour Relational Database Service). Objectif affiché : combiner les performances et la stabilité des SGDBR commerciaux haut de gamme et la simplicité et les coûts des bases de données Open Source.
« Il y a 40 ans, l'arrivée des bases de données relationnelles a révolutionné l'informatique avec le langage SQL et les transactions,» rappelle Anurag Gupta, directeur général Aurora chez AWS. «Toutefois, il s'agissait de logiciels onéreux et monolithiques exécutés sur du matériel mainframe couteux et supervisés par des solutions et des DBA également très couteux. 40 ans plus tard, les bases de données sont présentes partout, mais elles restent complexes et onéreuses. Nous avons donc imaginé une base de données à partir d'une feuille blanche, avec l'esprit cloud dès sa conception : une architecture orientée services et avec des composants évolutifs et multitenant, recourant à nos autres services cloud comme EC2 (puissance de calcul), S3 (stockage), VPC (Virtual Private Cloud ), etc. Et bien entendu totalement supervisée via une console évoluée.»
Compatible avec MySQL, désormais chez Oracle, Amazon RDS Aurora est annoncée comme « cinq fois plus performante que ce prédécesseur, avec une disponibilité aussi bonne (voire meilleure) que les bases de données commerciales haut de gamme, une évolutivité et une sécurité supérieures et surtout au dixième du prix des solutions commerciales haut de gamme ». L'utilisateur paie à l'usage par heure et par instance, et la puissance de calcul (EC2) ou le stockage (S3) s'adaptent en continu, sans dégradation des performances, selon AWS.
L'éditeur en ligne annonce avoir travaillé trois ans parvenir à ce résultat : un moteur de base de données innovant et une couche de stockage Cloud (recourant au SSD) pour des performances cinq fois supérieure à MySQL.
Côté performance, l'AWS annonce 6 millions d'insertions et 30 millions de 'selects' par minute. Mais surtout, Aurora est tolérante aux pannes et dispose de 6 modes de réplication dans diverses "zones de disponibilité" (Availability Zones), et d'une sauvegarde automatique vers le stockage Amazon S3. La solution est dotée de mécanismes d'auto-surveillance et d'auto-réparation et de reprise sur incident en quelques secondes avec subsistance du cache en cas de crash. La magie du Cloud permet à un client d'évoluer d'une base de 10 Go vers une base jusqu'à 64 To sans interruption ou redimensionnement à effectuer.
AWS annonce déjà que la compatibilité avec MySQL favorise une migration en quelques clics.
Amazon Aurora est disponible en Preview. Amazon propose même une instance EC2 gratuite pour essayer ce nouveau service.
Les bases de données, au coeur des systèmes applicatifs des entreprises, représentent une part significative du budget informatique des entreprises. Et donc un enjeu de taille pour les éditeurs. En annonçant une solution compatible MySQL et plus performante, Amazon Web Services fait passer deux messages : « Vous disposez déjà les compétences nécessaires (ainsi que d'un écosystème).» ; « Notre SGBDR est meilleur qu'un produit proposé par le leader mondial ! »
Avec un essai gratuit en ligne, on ne perd rien à essayer.
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