Bourse : le CAC40 au plus bas depuis mai 2003
Publié par La rédaction le - mis à jour à
L'indice français a dévissé de plus de 4% ce vendredi et de plus de 7% sur la semaine
Rien ne va plus sur les places boursières de la planète. La récession combinée aux craintes entourant les banques ont précipité les marchés dans la sinistrose. Et ce vendredi, les principaux indices de la planète ont lourdement chuté, atteignant les plus bas observés depuis plusieurs années.
A Paris, le CAC40 a terminé sur une chute de 4,25 % à 2.750,55 points son plus bas niveau depuis mai 2003. Après 5 séances dans le rouge durant la semaine écoulée, l'indice phare parisien a dévissé de 7,15%. Depuis le début de l'année, le CAC lâche déjà 14,5%.
Même tendance en Europe : à Londres, le Footsie perd 3,22% à 3.889 points et, à Francfort, le Dax baisse de 4,76% à 4.014 points.
Ce vendredi, le CAC s'est replié dans le sillage du recul de Wall Street jeudi et de résultats d'entreprises décevants. Par ailleurs, de mauvaises statistiques européennes ont fini de casser le moral des investiseurs. Les indices PMI flash d'activité en Allemagne, en France et dans la zone euro ont tous touché de nouveaux plus bas en février, tandis que l'indice synthétique du climat des affaires mesuré par l'Insee a touché un plancher inédit depuis sa création en 1976.
Saint-Gobain chute de 14,96% à 23,800 euros. Le fabricant de matériaux de construction a accusé une baisse de 9,5% de son bénéfice net courant 2008 à 1,91 milliard d'euros.
Du côté des valeurs financières, Axa chute de 18,41% à 8,277 euros. Standard & Poor's a abaissé la perspective de la note de l'assureur de stable à négative. BNP Paribas perd 4,79% à 23,325 euros, Crédit Agricole 9,22% à 7,280, Dexia 8,35% 1,930 et Société Générale 6,89% à 22,490 euros.
Capgemini recule de 5,39% à 23,140 euros. Exane BNP Paribas a dégradé le titre de la SSII de « surperformance » à « sous-performance » avec un objectif de cours de 25 euros.
Alcatel-Lucent, qui a gagné jusqu'à plus de 4% en séance, a fini en baisse de 1,02% à 1,261 euros après la décision de Moody's d'abaisser sa note long terme de « Ba3 » à « B1 ». L'équipementier télécom ne prévoit pas de mauvaise surprise dans les mois à venir et n'a pas l'intention de prendre de nouvelles mesures de réduction de coûts, a déclaré son directeur général, Ben Verwaayen, cité par le quotidien Handelsblatt.
Atos Origin a perdu 3,51% à 19,40 euros après avoir dit s'attendre à une baisse d'environ 2% de son CA en 2009. La SSII a dit viser une amélioration de 50 à 100 points de base de sa marge opérationnelle en 2009 comparé aux 4,8% de l'exercice 2008, au titre duquel elle a décidé de ne pas verser de dividende.
Aux Etats-Unis, les indices ont continué à s'enfoncer. Le Dow Jones est tombé à son plus bas niveau depuis octobre 2002. L'indice phare de la Bourse de New York cède ainsi 1,34% à 7.366 points (portant à 6,2% son recul hebdomadaire), le Nasdaq abandonne 0,11% à 1.441points et le S&P 500 perd 1,14% à 770 points.
Les inquiétudes sur l'état de santé des grandes banques américaines et les perspectives moroses du secteur de la distribution ont pesé sur les marchés.
Les bancaires ont poursuivi leurs chutes. Citigroup, la banque de New York est victime de rumeurs persistantes et grandissantes de nationalisation. Elle chute de 22,31% à 1,95 dollar, après avoir déjà plongé de 14% jeudi. Bank of America, également concernée par ces rumeurs, s'est repris en fin de séance après avoir touché son plus bas niveau depuis 1984, ne perdant finalement que 3,56% à 3,79 dollars.
La Maison blanche a allumé un contrefeu, assurant qu'elle préférait que le système bancaire reste dans les mains du secteur privé, permettant, de l'avis de plusieurs observateurs aux indices new-yorkais, de regagner une partie du terrain perdu durant la séance.