Pour gérer vos consentements :

Bourse : semaine infernale, les marchés ont capitulé

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Avec des pertes supérieures à 20% en une semaine, le krach est bien là

Ceux qui n'osaient pas encore parler der krach en sont pour leurs frais. Avec des pertes hebdomadaires de plus de 20% sur toutes les places de la planète, la définition du krach est belle et bien appliquée. Les bourses ont ainsi connu la pire semaine de leur histoire, emportées par un vent de panique et d'aversion totale au risque. Et rien n'a réussi à rassurer les marchés.

On peut d'ailleurs se poser la question de la justification de cette chute. Car aucun événement concret la semaine dernière n'est venu doucher les esprits. En fait, les bourses mondiales ont d'abord et avant tout été emportées par un vent de pessimisme et de mimétisme, alimenté par un de vent de panique sans précédent mais sans réelles justifications. La baisse est avant tout psychologique et les initiatives des Etats (injections de liquidités, baisse des taux, garantie des banques) n'ont eu aucun effet. Quel aurait été le résultat sans les mesures des Etats et des banques centrales ?

Résultat des courses, la Bourse de Paris a terminé sur un nouveau plongeon vendredi, le CAC 40 cédait 7,73% à 3.176,49 points, soit une perte de 266,21 points à la clôture, pour conclure la pire semaine de son histoire (soit, en variation sur 5 jours, depuis l'ouverture lundi, -22.16%). Il s'agit de sa plus forte baisse hebdomadaire depuis sa création. Depuis le début de l'année, l'indice parisien chute de plus de 43%.

A Londres, le Footsie-100 a terminé en très forte baisse, perdant 8,85% à 3.932,06 points, la plus forte baisse quotidienne depuis le krach d'octobre 1987 (soit, en variation sur 5 jours, -20.01%). A Francfort, l'indice vedette Dax a fini en baisse de 7,01% à 4.544,31 points, contre 4.887,00 points jeudi à la clôture (soit, en variation sur 5 jours, -21.61%).

Aux Etats-Unis, Wall Street a joué au yoyo en gagnant près de 1.000 points avant de cloturer sur une perte relativement légère (-1,4%) , tandis que le Nasdaq progressait un peu (+0,27%). Sur la semaine, le Dow chute de 18,15%, du jamais vu, tandis que le Nasdaq lâche 15,30%.

L'indice Dow se situe maintenant plus de 40% en retrait par rapport à son record de l'an dernier. Il culminait à 14.164,53 points le 9 octobre 2007.

De son côté, le pétrole a poursuivi sa chute : le baril cote 79,8 dollars, son niveau le plus bas depuis plusieurs mois. Rappelons qu'il avait atteint une côte de 147 dollars, le 11 juillet 2008.

La semaine qui vient s'annonce une nouvelle fois décisive. Ce vendredi, les grands argentiers du G7 ont adopté un plan d'action en attendant la réunion de l'Eurogroupe dimanche. Les ministres des Finances et banquiers centraux du groupe des sept grands pays industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se sont engagés à empêcher toute faillite de banque importante, un message « extrêmement fort », a insisté la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. Le plan en cinq points du G7 prévoit que les pays membres débloquent le crédit et les marchés monétaires. Il stipule que les Etats permettent aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé. Et il plaide en faveur de garanties « robustes et cohérentes » des pouvoirs publics aux dépôts des épargnants. De même, les Sept se sont dits prêts à faire le nécessaire pour débloquer le marché du crédit immobilier, à l'origine de la crise financière. Optimiste, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a assuré que ce plan concocté par le G7 était un signal clair à l'adresse des places financières. Et M. Steinbrück de se déclarer « plutôt certain que les marchés peuvent se calmer« . Egalement rassurant, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a répété vendredi soir que les banques centrales étaient toujours « prêtes à agir à tout moment ».

Par ailleurs, ce dimanche, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la zone euro ont commencé un sommet extraordinaire, destiné à prendre des mesures décisives face à la crise financière. Selon un projet de déclaration, les gouvernements devraient notamment se déclarer déterminés à éviter les faillites bancaires, y compris par des recapitalisations, et prêts à garantir les opérations de refinancement des banques, de manière provisoire jusqu'au 31 décembre 2009.

Une réaction commune (la cacophonie des jours précédents a laissé des traces) et des remèdes attendus, notamment la garantie d'Etat des prêts inter-bancaires, pourraient être positivement reçus par les investisseurs.

Reste que ces déclarations risquent de ne pas faire le poids face au sentiment de peur qui règne sur les marchés. Pour beaucoup, ce plan pourrait être un coup d'épée dans l'eau et la purge devrait continuer. A Paris, pour beaucoup, le CAC pourrait encore descendre à 2.500 points avant d'entamer une lente remontée.