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Cloud Management : quels outils pour industrialiser la gestion du Cloud

Publié par Alain Clapaud le | Mis à jour le

Le Cloud management s’est imposé dans de nombreuses entreprises qui doivent continuer à gérer leurs infrastructures sur site, mais aussi des ressources gérées par les équipes DevOps. L’heure est désormais à la réunification des outils.

Regroupant les marchés des solutions ITOM (« IT Operation Management »), ITSM (« IT Service Management ») et ITACM (« IT Automation and Configuration Management »), les analystes de Markets & Markets estiment que les ventes de solutions de Cloud Management vont tripler entre 2020 et 2025 pour atteindre 31,4 milliards de dollars à cette date.

De nombreux éditeurs venus de ces marchés veulent se partager le gâteau, depuis les classiques BMC, IBM, Dynatrace, VMware, OpenText / Micro Focus et de nombreux acteurs venus du Cloud.

Les entreprises qui disposent d’infrastructures hybrides ont le choix entre les classiques venus du monde sur site, et les modernes estampillés DevOps.

Avec ses deux milliards de téléchargements pour sa version communautaire, Terraform est l’image de ces solutions « Infra as Code », parmi lesquelles on peut aussi ranger Ansible, Jenkins, Puppet, Chef entre autres.

Sarah Polan, Field CTO EMEA de HashiCorp

Sarah Polan, Field CTO EMEA de HashiCorp, l’éditeur de Terraform explique : « Le marché est en train d’évoluer. Les entreprises voulaient avoir un haut niveau de contrôle sur leurs processus de programmation, sur le développement de leurs applications. Aujourd’hui, elles s’intéressent de plus en plus à l’infrastructure « as Code » pour des raisons de performance de leurs infrastructures. »

Et d ajouter que Terraform peut gérer des ressources sur n’importe quel CSP mais aussi pour piloter toute ressource disposant d’une API : Bare Metal, CASP ou même Saas.

Des solutions utiles pour sécuriser les plateformes de production

Outre cette capacité à travailler à faire de l’« Infra as Code » sur des architectures hybrides, l’éditeur pousse sa plateforme sur les projets de cybersécurité : « Toutes les grandes entreprises se heurtent à des problèmes de sécurité et ont dû faire face à des fuites de données. Avec la notion l’immutabilité, Terra permet de lancer une remédiation très rapidement, même si on ne sait pas exactement jusqu’où le hacker a pu s’introduire. L’infrastructure « as Code » a clairement un rôle à jouer dans ce cadre. » précise Sarah Polan.

Un autre axe de développement pour l’éditeur consiste à élargir les différents profils des utilisateurs de sa solution, au moyen d’une interface graphique : « Une interface graphique est utile aux équipes non techniques, comme la gouvernance, la compliance, parfois les « product owners » qui ne sont pas aussi techniques que les DevOps. C’est aussi un moyen de constituer une vraie équipe et pas uniquement les développeurs qui savent coder. Pour créer des entreprises performantes, on a besoin de faire travailler tous ces types de profils ensemble. » ajoute-t-elle.

Editeur historique du Cloud Management avec son offre Turbonomic, IBM travaille sur les intégrations de cette solution avec ses outils d’observabilité, tels que IBM Instana Observability et son offre FinOps Apptio, l’idée étant de permettre aux métiers de prendre des décisions beaucoup plus efficaces et pertinentes.

Alexandre Signoret, AIOps WW Sales chez IBM

« Les métiers peuvent voir ce qui se passe de bout en bout au niveau de l’IT, avec une granularité beaucoup plus fine. Si on prend l’exemple d’une compagnie d’assurance qui veut aller sur un nouveau marché, celle-ci fixe à l’équipe projet ses objectifs business, lui alloue des ressources. Cette dernière doit rendre des comptes aux points d’étape du projet. Elle va pouvoir aller très finement dans son calcul de profitabilité et, si l’objectif n’est pas atteint, essayer de comprendre si cela vient de l’infrastructure, du code ou bien d’actions marketing pas adaptées. Maintenant que l’on est capable de connecter ensemble les différents éléments d’observabilités financière et IT avec les applications de « performance management », on peut bien mieux piloter le business, prendre les bonnes décisions et les automatiser, y compris avec des modèles d’IA et de Generative AI pour automatiser des remédiations », estime Alexandre Signoret, AIOps WW Sales chez IBM.

Dans cette approche appelée « Applied Observability », Turbonomic vient compléter l’approche FinOps sur le Cloud et sur les assets dans les data centers, avec une capacité d’optimisation et d’automatisation pour réduire les coûts d’infrastructure.

Contrôler la conformité des ressources IT en temps réel

Si Terraform mise sur une interface graphique pour élargir l’audience de sa plateforme, le français Rudder a fait la même analyse voici plusieurs années : « Notre approche est résolument de type « Infra as Code », avec des configurations en YAML, mais avec une interface graphique complète » explique Alexandre Brianceau, directeur du Business Development de Rudder.
Et de préciser : « Un éditeur graphique rend l’Infra as Code accessible au plus grand nombre. En outre, le volet reporting et dashboard donne une visibilité concrète sur l’état des machines. »

Alexandre Brianceau, directeur du Business Development de Rudder

La solution Rudder est un logiciel d’automatisation de la gestion d’infrastructure, tant celles du Cloud, sur site, hybride, mais aussi des postes de travail, la gestion de dispositifs embarqués comme des écrans publicitaires. « Notre focus, c’est assurer une résilience en continu, éviter la dérive des systèmes avec une gestion des configurations. »ajoute Alexandre Brianceau.

L’éditeur met aujourd’hui l’accent sur les aspects de sécurité et de conformité en continu de son offre, l’outil permettant de s’assurer que la politique de sécurité interne de l’entreprise ou que les standards de sécurité, comme SecNumCloud, la future NIS v2, PCI DSS et ISO 27000, sont bien appliqués.

« L’intérêt et les budgets ont basculé du côté de la sécurité et les entreprises optent pour notre plateforme HCMX pour des raisons de sécurité et de conformité, mais bénéficient d’un double effet en améliorant en parallèle l’ensemble de leurs usages et méthodologies vis-à-vis du Cloud », explique Virgile Delécolle, Strategic Advisor EMEA & LATAM chez OpenText, éditeur qui, avec l’acquisition de Micro Focus en 2022, a mis la main sur un acteur majeur de l’ITOM et de l’ITSM.

La plateforme offre un portail pour réaliser le design des services, puis les souscriptions Cloud, la réservation des infrastructures sur site ou le démarrage des environnements virtuels va s’opérer automatiquement au travers de HCMX. « Vous pouvez publier un catalogue de services élaboré pour une équipe qui va ensuite demander ces ressources. Cette notion de catalogue de services est apparue quand les entreprises ont voulu contrer le Shadow IT. » ajoute-t-elle.

La segmentation du marché des solutions de Cloud Management, selon les analystes de Markets&Markets.

Ce type de plateforme permet de marier les équipes DevOps et celles qui gèrent les infrastructures legacy.

Les demandes d’environnements émises par Terraform sont captées et enregistrées sur la plateforme de Cloud Management, ce qui permet de suivre les dépenses de l’ensemble des environnements et donner accès aux informations aux équipes FinOps, mais aussi celles de la sécurité et de la conformité.

Une manière de réconcilier les anciens et les modernes, alors que bien peu d’entreprises sont 100 % Cloud.

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