Divorce consommé entre Fujitsu et Siemens
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Le japonais va racheter les parts de l'allemand dans la co-entreprise créée en 1999. Montant de la transaction : 450 millions d'euros
La séparation est officielle. Après 9 ans de vie commune, Fujitsu annonce son divorce d'avec Siemens, avec qui il avait créé Fujitsu Siemens Computer, fabricant informatique dédié aux marchés EMEA (Europe, Afrique, Moyen Orient).
Concrètement, Fujitsu rachètera à son partenaire 50% des titres qu'il détient dans leur co-entreprise. La transaction, qui devrait être bouclée d'ici début avril 2009, s'élèvera à 450 millions d'euros, a précisé le groupe d'informatique et d'électronique japonais dans un communiqué.
Les réactions des concernés sont enthousiastes malgré le constat d'échec de l'association. « Nous allons hériter d'une très solide base de clients et d'une capacité de recherche et développement qui vont soutenir l'expansion mondiale de notre ligne de produits », s'est félicité le patron de Fujitsu, Kuniaki Nozoe. « Nous sommes pour notre part ravis que notre partenaire dans la co-entreprise reprenne nos titres pour la hisser vers la marche suivante du succès », a renchéri le directeur financier de Siemens, Joe Kaeser.
Rappelons que Siemens n'avait pas le choix. Victime d'une guerre des prix dans son secteur, a été contraint au mois de mars dernier de revoir à la baisse ses objectifs financiers pour l'année.
Déjà, au mois de février 2008, le fleuron de l'industrie allemande, avait anticipé une douloureuse entaille de sa masse salariale avec l'annonce de la suppression de 17.000 emplois.
Par ailleurs, malgré la légère progression du résultat avant impôt de Fujitsu Siemens lors du dernier exercice fiscal clos au mois de mars précédant, à 105 millions d'euros, le groupe est bien loin des 250 millions espérés.
Depuis cette date, les problèmes n'ont fait que s'accumuler pour Fujitsu Siemens Computers. Le groupe a annoncé céder à son compatriote Arques Industries 80 % de sa division SHC qui fabrique les téléphones sans fil.
Dans le marché des PC, Fujitsu Siemens n'est que le numéro six mondial, derrière Toshiba, Lenovo, Acer, Dell et HP.
De plus, sévèrement secoué par un scandale de corruption d'un noyau de dirigeants, aujourd'hui évincés, le géant allemand doit poursuivre à marche forcée son programme de restructuration sous la direction de son nouveau patron, un autrichien, Peter Löscher.
Reste une question. Fujitsu va-t-il conserver toutes les activités de l'ancien ensemble. Selon les dernières rumeurs, le japonais pourrait ne conserver que les activités professionnelles, tandis que les activités grand public seraient cédées à Lenovo.