FinOps : 4 regards croisés sur les enjeux
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Garder le contrôle sur les coûts des services de cloud public est désormais un défi majeur pour les entreprises. Antoine Lagier (Timspirit), François Prot (Ippon Technologies), Vladimir Dragic (BMC Software) et Gilles Azoulay (Apptio) analysent les enjeux d'une démarche FinOps.
Antoine Lagier, Senior Cloud Consultant chez Timspirit : « Il faut commencer par nommer un responsable FinOps »
« Deux types d'entreprises s'intéressent aujourd'hui à FinOps. D »une part celles qui intègrent ses concepts dès leurs premiers pas dans le Cloud afin de piloter au plus près leurs dépenses, refacturer en interne ces coûts. D'autres, elles sont les plus nombreuses viennent au FinOps lorsque les projets Cloud s'accumulent et que les factures s'envolent. Dans un cas comme dans l'autre, la démarche permet de réaliser des économies très significatives en fin de mois.
Engager une démarche FinOps implique de mettre trois métiers autour d'une table que sont l'IT, les finances/achats et les métiers. Ce sont trois profils qui n'ont généralement pas l'habitude de parler ensemble. Il faut commencer par nommer un responsable FinOps, peut-être pas à plein temps, mais qui va gérer les comptes administrateurs, mettre en place le tagging des ressources et réaliser les premières ventilations. »
François Prot, Deputy CTO chez Ippon Technologies : « Les dépenses en ressources Cloud sont alignées aux coûts énergétiques »
« Une large partie des coûts facturés par les fournisseurs cloud correspond directement à des ressources de calcul ou de stockage. Ils sont alignés sur les coûts énergétiques de ces derniers. Le calcul de l'empreinte carbone de l'infrastructure est moins direct, car il varie d'une région à l'autre, et en fonction de l'heure de la journée.
Nous travaillons sur des pistes visant à optimiser cette empreinte en déclenchant des batchs au bon moment dans la journée ou en mettant en ouvre des design d'applications visant à réduire l'empreinte énergétique. Le serverless, par exemple, permet ainsi de bénéficier de l'élasticité la plus élevée possible, ce qui va avoir l'impact le plus fort sur l'empreinte énergétique et une mutualisation des ressources vraiment maximale. »
Vladimir Dragic, directeur de la transformation digitale chez BMC Software : « Les entreprises ont aujourd'hui besoin d'outils Multi-Cloud »
« Les DSI ont aujourd'hui besoin de réduire le coût du run, pour financer le build, c'est-à-dire les nouveaux projets. C'est dans ce cadre que le FinOps est une carte à jouer. Or, comme les entreprises vont vers le multi-cloud, elles ont besoin d'un outil qui leur permet d'évaluer l'utilisation réelle des capacités de calcul ou de stockage qu'elles louent dans le cloud.
Si chaque CSP propose ses propres outils, il est important de disposer d'outils holistiques qui vont permettre au DSI de faire des arbitrages de coûts entre infrastructures on-premise et leurs différents fournisseurs cloud et, à terme, distribuer les applications chez les CSP en fonction de ce coût réel. »
Gilles Azoulay, VP EMEA South chez Apptio : « Ce dont ont besoin les entreprises, c'est de la transparence »
« L'optimisation des coûts du cloud n'est qu'une partie du problème. Ce dont ont le plus besoin les entreprises, c'est d'une réelle transparence concernant leurs coûts informatiques. Nous le proposons aujourd'hui dans le cloud avec notre offre Cloudability, mais nous le faisions déjà avec notre solution TBM depuis 15 ans sur les infrastructures classiques.
Beaucoup de grandes DSI sont incapables de fournir une facture détaillée à leurs clients, les directions métiers. Une solution comme Cloudability apporte cette transparence, ce qui permet de transférer sur les entités business la responsabilité des coûts de l'informatique. Ainsi, la DSI n'est plus considérée comme un centre de coûts par le reste de l'entreprise. »
Propos recueillis par Alain Clapaud
Lire notre dossier FinOps : comment garder le contrôle des coûts du Cloud