France-IX peaufine une place de marché pour séduire les Tier-1
Vingt ans après la création des premiers points d'échange de trafic en Europe, les LINX (Londres), DE-CIX (Francfort) et AMS-IX (Amsterdam), le marché du peering poursuit son évolution. Les points d'échange assurent le transit de tous types de flux (de l'e-mail à la vidéo en passant par la téléphonie fixe, mobile ou la TV en direct). Mais, surtout, ils s'internationalisent et développent les offres de reventes (peering à distance), via des partenaires, en direction des réseaux qui n'ont pas de présence locale. Autant d'évolutions qui permettent l'émergence de nouveaux services.
Apporter une qualité optimale
Parmi ceux là, le point d'échange français France-IX a l'intention de créer une place de marché. Celle-ci permettra aux opérateurs de commercialiser du transit IP ou encore des services de VPN. Une offre qui devrait attirer les opérateurs internationaux dits «?Tier-1?», qui tendent à s'échanger leur trafic uniquement entre grands acteurs via des liens privés et à vendre leur capacité réseaux sous forme de transit aux autres (opérateurs Tier-2), s'affranchissant ainsi des besoins de se raccorder aux points d'échange de trafic (dont le modèle s'appuie sur l'accès à de la capacité via la location de ports).
Mais l'idée de pouvoir vendre de la capacité fait visiblement son chemin au sein de ces gros opérateurs internationaux (AT&T, Verizon, Sprint, NTT.). Car les points d'échange leur apporteront une qualité optimale en créant des liens directs avec les clients présents dans l'infrastructure de peering. « Cela leur permettra de faire leur marché sur une seule place pour le transit IP », explique Franck Simon, directeur général de France-IX. Autrement dit, créer des circuits de bout en bout entre un client et l'opérateur via France-IX. « Ils intègrent France-IX comme une brique de services de leur catalogue », poursuit le dirigeant. Ce qui leur permettra de toucher de nouveaux utilisateurs (opérateurs Tier-3, fournisseurs de services, entreprises.) sans avoir à générer de nouveaux liens en propre.
Et comme toute place de marché, celle-ci facilitera les bourses d'échanges ou le déploiement d'offres promotionnelles de transit IP. « On veut faire plus de choses que du peering », poursuit Franck Simon. L'idée étant « d'optimiser la capacité restante sur un port ». Ce qui passe par la configuration de circuits virtuels (VLAN) pour découper le port en tranche et séparer le peering du trafic privé. « Techniquement, c'est relativement simple », assure le dirigeant.
Faire croitre le trafic
Il reste cependant à développer le portail de services qui répondra aux besoins de ces nouveaux utilisateurs et usages. « On consulte la communauté pour collecter les besoins. » Il reste également à affiner la partie tarifaire qui devrait prendre la forme d'un ticket d'entrée « pour couvrir les frais techniques ». L'idée finale étant de « faire croître le trafic pour vendre de la capacité et augmenter la demande de ports, justifie Franck Simon. Nous ne cherchons pas à faire de marge sur le transit IP sinon ça risque de biaiser notre neutralité. »
La place de marché de France-IX devrait ouvrir ses portes dans le courant du second semestre. Elle profitera des nouveaux 100 Gbit/s (100G, contre 100 Mbit/s, 1 Gbit/s et 10 Gbit/s aujourd'hui) que le point d'échange lancera également dans la deuxième moitié de l'année. « A prix quasi constants », précise Franck Simon.
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